29 Octobre 2013
Le vieux catéchisme anticlérical nous enseigne que la religion a toujours opprimé la femme et que celle-ci n’a pu s’émanciper progressivement qu’avec le triomphe de la raison… Catéchisme auquel je me ralliais tout en remarquant que quand le christianisme opprime la femme, il s’éloigne de l’enseignement de Jésus-Christ.
Et puis, voilà qu’en lisant Deux familles de Balzac, je tombe sur cette citation
"Il est des défauts qui, chez une femme, peuvent céder aux leçons fortes données par l’expérience ou par un mari, mais rien ne peut combattre la tyrannie des fausses idées religieuses."
Bien sûr, la citation me fait sourire et je ne peux m'empêcher de me dire que mon épouse aimerait que les fausses idées religieuses soient le seul défaut dont ses fortes leçons ne puissent venir à bout. Et puis, je réfléchis plus avant. La nouvelle de Balzac est une dénonciation de la bigoterie, mais cela montre bien que l’humanisme le plus raisonnable n’empêche pas du tout l’infantilisation complète de la femme.
Et puis cela me rappelle notre accompagnateur en Égypte qui me racontait l’histoire d’un de ses amis dont la femme portait le niqab pour énerver son mari. Du coup, en allant plus loin, je m’interroge : finalement, si à cette époque la religion était souvent vue comme une affaire de bonne femme n’était-ce pas en partie parce que cette tyrannie des (vraies ou) fausses idées religieuses était finalement le seul rempart, le seul contre-feu contre la tyrannie masculine ?
Bien sûr, cette petite note n’est pas un plaidoyer pour un retour à une religion oppressive ni une défense du voile, c’est juste le plaisir de craqueler un peu l’imagerie spinalienne et de mettre du bazar dans nos catégories…
Pasteur de l'Eglise Réformée de France, amateur de jeux de société, de cinéma, de longues discussions
Voir le profil de Eric George sur le portail Overblog