Un trou, une pierre roulée, un corps absent. Au fondement de notre foi, il y a un séisme. Mais que peut-on construire sur un
tremblement de terre ? Rien. Et c'est sans doute pour cela que plutôt que sur le tombeau vide, nous établissons notre christianisme sur des doctrines (Jésus est le Fils de Dieu...), des
convictions (tous les hommes sont frères...), ou des espérances (tous seront sauvés...). Et pourtant aussi riches, aussi bonnes, aussi belles soient-elles, ces doctrines, ces convictions, ces
espérances sont sans cesse bousculées, remises en question par l'enseignement de l'homme de Nazareth, roi crucifié, prophète convaincu de blasphème, maître trahis par ses disciples...
Trahison, arrestation, crucifixion. Au fondement de notre foi, il y a une catastrophe. Un trou, une pierre roulée, un corps absent. Au fondement de notre foi, il y a un séisme. Mais que peut-on
construire sur un tremblement de terre ?
Rien.
Mais s'agit-il vraiment de construire quand le maître nous prévient que le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête (Mat VIII, 20) ? Le tombeau vide ne nous offre aucune assurance rassurante.
En revanche, il ouvre une brèche dans nos certitudes les plus désespérantes.
Que peut-on construire sur un tremblement de terre ? Rien. Mais celui-ci ébranle les plus hautes murailles du désespoir.
Que peut on construire sur un tremblement de terre ? Rien. Mais celui-ci nous ouvre la perspective de nouveaux départs.