Au cours de cette année Calvin, un passage hebdomadaire du Réformateur de
Genève commenté, ou pas, par votre serviteur… Je ne suis absolument pas un spécialiste de la pensée de Calvin, il est possible que je dise des bêtises, mais c’est un auteur que j’aime bien
lire
Sitôt que quelque mention de la liberté chrétienne est mise en avant, incontinent les uns lâchent la bride à leur concupiscences, les autres émeuvent grands tumultes, si on ne met aussitôt
ordre à restreindre de tels légers esprits, qui corrompent les meilleures choses qu’on leur saurait présenter. Car les uns, sous couleur de cette liberté, rejettent toute obéissance à Dieu et
n’abandonnent toute licence à leur chair ; les autres contredisent et ne veulent ouïr parler de cette liberté par laquelle ils pensent que tout ordre, toute modestie et discernement des choses
soient renversés. Que ferons nous ici, étant enclos en un tel détroit ? Vaudrait-il pas mieux laisser derrière la liberté chrétienne, pour obvier à de tels dangers ? Mais comme il a été dit,
sans la connaissance de cette liberté, ni Jésus Christ, ni la vérité de l’Evangile, ni le repos intérieur des âmes ne sont plus droitement connus. Au contraire, il faut donc plutôt mettre
peine que cette doctrine si nécessaire ne soit pas omise ni ensevelie, et cependant néanmoins que les objections absurdes, qui se peuvent ici émouvoir, soient réprimées.
Institution chrétienne Livre III §19. 1
Comme avant lui, Paul puis Luther, Calvin connaît les dangers qu'il y a à parler de la liberté chrétienne. Rien de vraiment nouveau depuis "péchons pour que la grâce abonde" (Romains VI, 1). Mais
ce que j'aime dans cette introduction à la liberté chrétienne c'est la phrase soulignée...