Marguerite, la vérité qui guérit

Publié le 29 Septembre 2015

Marguerite, la vérité qui guérit

"Il n'y a que la vérité qui blesse". Nous avons tous déjà entendu et prononcé cette petite phrase mortelle qui ajoute encore du dédain à l'insulte, qui coupe court à toute possibilité de défense. Contre ces vérités qui blessent (elles vont généralement par quatre) le film Marguerite nous parle de la vérité qui guérit.

En effet, ce qui va guérir Marguerite de l'illusion dans laquelle elle s'est barricadée, c'est une vérité dite sur ses capacités de cantatrice dite avec une absolue sollicitude, un véritable amour.

C'est bien ainsi qu'il nous faut entendre le jugement prononcé sur l'humanité lors de la crucifixion de Jésus. On pourrait sortir de l'idée juridique, de l'image d'un tribunal où Dieu juge et gracie et entrer dans un hôpital où Dieu dit à l'humain sa vérité : "Voici l'humain, victime et bourreau, voici l'humain écartelé de se prendre pour Dieu et pour le roi". Il serait peut être plus facile de comprendre que le but du diagnostic, c'est la guérison (et que la guérison passe par le diagnostic). La croix, c'est le lieu où Dieu dit à l'homme sa vérité et où cette vérité déchire celui qui la dit plus encore que celui qui la reçoit.

Marguerite nous fait également réfléchir sur les vérités que nous croyons devoir asséner aux autres. Ai-je pour but de gagner mon frère (Matthieu 18, 15) ou ma sœur ? Ou bien ai-je pour but de l'emporter sur lui ou sur elle ?

Suis - je porteur d'une vérité qui me brûle les lèvres et que seules les conventions, les bonnes manières me retiennent de dire ? Alors je suis porteur d'un jugement dont le but est de poser ma supériorité ou d'une de ces quatre vérités qui blessent l'autre pour me soulager moi - même. ..

Suis-je porteur d'une vérité que je ne parviens pas à dire parce qu'il m'est trop difficile de blesser celui qui la recevra, parce que je ne sais pas comment l'accompagner de tout l'amour qui permettra de la recevoir ? Alors je suis porteur de la vérité qui guérira, quand mon cœur aura trouvé le moyen de guider mes lèvres.

Rédigé par Eric George

Publié dans #Théo en culture, #Vérité, #Marguerite, #Croix

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S
Bravo et merci Eric pour ton commentaire sur ce film qu'il m'a bouleversé, et même plus, bien cassé !<br /> Même si le personnage est féminin, même si je pense quand même être meilleur chanteur, je me suis trop identifié au personnage mais dans un tout autre domaine. Le réalisateur du film a dit : 'on a besoin d'illusions pour vivre' c'est vrai à conditions qu'elles ne conduisent pas à l'enfermement dans son 'personnage'. C'est le gouffre cruel entre le vouloir être ou devenir, qui est positif au départ, et ses dispositions ou aptitudes limitées par les capacités physiques (qu'il s'agisse de chant ou de sport). Perso c'est à cause de l'image plutôt mauvaise que j'ai de moi, et de ce film qui m'a même fait douté des autres surtout. Après tout ne seraient ils pas comme dans le film hypocrites et flatteurs simplement étonné de ma motivation... Non, car Marguerite va trop loin elle, elle s'attaque direct aux grands airs 'casse gueules', cherche le danger à tout prix, au delà de ce que ferait n'importe quelle chanteuse d'opéra. 'Il faut commencer petit' pourrait aussi être la leçon de ce film, l'humilité face aux illusions d'un super égo. Je commence seulement à ma libérer de ce personnage qui est devenu toxique pour moi.
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