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Si même le Terminator...

The unknown future rolls toward us. I face it, for the first time, with a sense of hope. Because if a machine, a Terminator, can learn the value of human life, maybe we can too.

Monologue final de Sarah Connor in Terminator 2

Nous roulons vers un futur inconnu. Pour la première fois, je peux l’affronter avec un peu d’espoir. Parce que si une machine, le Terminator, peut apprendre la valeur de la vie humaine, peut-être le pourrons-nous également.

Le monologue final de Sarah Connor dans Terminator 2 témoigne d’une espérance pleine d’amertume : le Terminator, une machine conçue pour tuer, a appris à respecter la vie, alors peut-être que les humains finiront par apprendre aussi.

On trouve dans la Bible, le même type d’espérance sarcastique. Dans le Premier Testament, c’est le témoignage des étrangers, qui reconnaissent, mieux que les Hébreux la grandeur de Dieu et son action pour son peuple.

Si même Rahab, la prostituée (Josué 2), si même les gabaonites sont capables d’apprendre que Dieu guide son peuple (Josué 9), peut-être les israélites finiront-ils par apprendre eux aussi.

Le problème, c’est qu’en suivant  une lecture un peu rapide, on pourrait voir la foi comme un objet d’émulation, la question ne serait plus de croire mais de croire mieux (ou au moins, pas moins bien) que les autres.

Pire, à trop prendre l’étranger comme exemple négatif, à l’utiliser pour faire honte au peuple « légitime » on pourrait arriver à une lecture purement ironique et xénophobe. Pas très grave quand il s’agit du Terminator, une machine à tuer que Schwarzenegger s’emploie de tout son talent à rendre parfaitement inhumaine, mais cela devient difficilement supportable quand c’est une femme, ou un peuple qu’on utilise pour faire honte, pour rabattre le caquet de ceux qui pourraient s’enorgueillir de leur appartenance.

Mais il faut entendre la tradition rabbinique (reprise aussi dans le Nouveau Testament, Cf. Matthieu 1 ,5) qui fait de Rahab la mère de Booz et donc l’aïeule de David. Il faut entendre surtout l’émerveillement non feint de Jésus devant la foi du centurion (Matthieu 8, 5-13) ou de la cananéenne (Matthieu 15, 28). Et lorsque nous avons cela à l’esprit, l’autre, l’étranger ne devient plus un concurrent, ou un instrument de honte, mais une source d’admiration et un témoignage d’espérance. L’autre n’est plus celui ou celle que je juge au nom de ma foi, l’autre est celui, celle en qui je suis appelé à voire l’immensité de l’amour de Dieu.

De plus, la foi n’est plus ici un objet de concours mais au contraire ce qui fait de l’autre mon prochain, mon semblable, ce qui va me permettre de m’approcher de lui.

A travers la Bible, des témoins comme Rahab, le centurion, la cananéenne, le terminator m’appellent à changer mon regard pour voir en l’étranger, un témoignage d’espérance.

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À propos
Eric George

Pasteur de l'Eglise Réformée de France, amateur de jeux de société, de cinéma, de longues discussions
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