Courrier d'aujourd'hui et d'hier

Première attestation de déplacement dérogatoire : un courrier à envoyer à tous nos paroissiens qui ne reçoivent pas d’e-mail. Pendant la mise sous plis, je pense avec reconnaissance au travail quotidien de notre secrétaire (un luxe pour une paroisse). Je pense à ces conseillers, ces catéchètes, ces visiteurs qui déjà se mobilisent, proposent et se proposent, qui s’encouragent mutuellement… Je pense aux Eglises qui partout en France et dans le monde vivent les même nouvelles expériences quotidiennes, le même souci de chacun. De celles et ceux qui sont malades, de celles et ceux qui se retrouvent isolés et encore plus fragilisés, de celles et ceux qui doivent gérer le télétravail et les enfants déscolarisés, de celles et ceux qui s’inquiètent pour leur famille, pour leur avenir

Et je pense à Justus, à Nympha, à Epaphras, à Archippe, à Evodie et à Syntyque, celles et ceux que Paul évoque au cours de ces lettres. Ces lettres de Paul, nous les lisons pour y puiser un enseignement, pour comprendre et critiquer sa théologie, son époque, peut-être oublions nous trop souvent qu’elles répondent à un besoin plus urgent encore que celui de l’enseignement et de l’admonestation, celui d’être en lien, en contact, en communion, même lorsqu’on ne peut pas se voir.

Paul n’avait vraisemblablement que du papyrus… Mais nous, en ces temps d’invisible et d’incertitude, en ces temps de carême, que chauffent nos téléphones, nos emails, n’oublions pas mamie qui n’a jamais voulu se mettre sur internet ni ouvrir sa boite mail. Parlons-nous plus que jamais, écrivons-nous puisque nous ne pouvons pas nous voir…