Théologie à Poudlard (2) Croyants et moldus
Publié le 6 Novembre 2020
Albus Dumbledore n’avait pas l’air de se rendre compte qu’il venait d’arriver dans une rue où tout en lui, depuis son nom jusqu’à ses bottes, ne pouvait être qu’indésirable.
Aux yeux des non-croyants, les croyants sont souvent accusés de vivre dans un monde magique complètement imaginaire. Une fois n’est pas coutume, au lieu de rejeter cette accusation, je la fais mienne. Croyants, en sommes-nous pas un peu comme des sorciers au milieu des moldus (c’est ainsi qu’on appelle les humains dépourvus de pouvoirs magiques dans le monde de J.K Rowling)
Bien sûr nous n’avons pas de pouvoirs particuliers, bien sûr nos excentricités sont moins visibles, mais nous avons quand même une indéfinissable différence, un autre regard sur le monde, un autre éclairage qui nous place en décalage avec les non-croyants. Bien sûr, la frontière est plus floue : lors des débats sociétaux, par exemple, les oppositions qui divisent les moldus, les non-croyants se retrouvent bien souvent chez les croyants. Pourtant, j’aimerais que ma foi transforme davantage mon regard, mon mette plus à part...
Un autre point commun, c’est qu’on ne sait pas très bien d’où viennent les pouvoirs de sorciers. Certains enfants de sorciers héritent du pouvoir de leur parents, mais on voit des sorciers naître dans des familles moldues et des enfants dépourvus de pouvoir dans des familles de sorcier. Peut-être la sorcellerie est-elle un gène récessif…
En ce qui concerne la foi, je suis sûr qu’elle n’est pas d’ordre génétique… Mais, tout comme pour la magie, il n’est pas simple de dire d’où elle vient. On ne naît pas croyant, on peut grandir dans une famille croyante sans jamais le devenir, on peut devenir croyant sans que sa famille le soit… La foi est un don.
Et pourtant, les sorciers du monde de Harry Potter ont des écoles et les Églises proposent du catéchisme. Le but de l’école des sorciers n’est pas de donner des pouvoirs magiques mais d’apprendre aux jeunes sorcier à canaliser les pouvoirs qui sont en eux. Le rôle du catéchisme n’est pas de donner la foi, mais de donner aux jeunes et moins jeunes des outils, des références pour penser (et donc interroger) et pour dire (et donc dialoguer) leur foi.
Le célèbre Albus Dumbledore, directeur de Poudlard, l’école des sorciers britannique ajoute à son enseignement un certain sens de l’humilité et de l’ouverture, désireux de faire découvrir aux jeunes sorciers que quels que soient leurs pouvoir, ils ne sont pas supérieurs aux moldus. Je pense qu’un tel enseignement ne ferait pas de mal aux croyants.