Pour toi, qu'est ce que c'est Dieu ?

Miettes de réponse à ma cousine agnostique qui m'interroge...

Chère Léa

Qu'est ce que c'est Dieu, pour toi ?" Tu m'as pris au dépourvu hier avec cette question. Il est rare que la famille m'interroge sur la théologie (pas si fous...)

Je me suis embrouillé entre le "au-delà des mots", la différence sujet/objet... Et j'ai été, sans doute, à coté de la plaque (c'est peut-être pour ça que la famille m'interroge rarement...) Alors je t'écris cette lettre ouverte comme une tentative de réponse plus claire (ou bien pour ça...) .

Pour une raison de confort de lecture et d'écriture, je vais parler de Lui. Merci de comprendre ce masculin comme un neutre. Les militantes et militants pour l'inclusion ne pardonneront cette paresse. Cet avertissement n'est pas ironique, mais tu vois que rien n'est simple quand on se risque à parler de Dieu.

"Qu'est ce que c'est que Dieu, pour toi ?"

Dieu est celui qui m'aime . C'est la réponse la plus courte, la plus synthétique que je puisse te faire

Développons un peu : Dieu, c'est celui qui me connaît mieux que moi-même, qui voit toutes mes limites, mes blessures, mes parts d'ombre, celles que je cache aux autres, celles que je ne vois pas moi-même et, qui, malgré tout m'aime et ne cessera jamais de m'aimer.

C' est vrai pour moi, c'est vrai pour toi "Dieu est celui qui t'aime" et c'est vrai pour chacun de nous. Même Zemmour ? Même Zemmour.

Mais cet amour, ce n'est pas une bonne conscience à bon marché , Dieu est celui qui m'aime, pas celui qui me dit que mes défauts ou que mes erreurs n'en sont pas, ou sont, finalement, bien excusables. Au contraire, ce Dieu qui m'aime me montre aussi ce qui ne va pas chez moi, m'oblige à voir mes limites , mes parts d'ombre, mes incohérences.

"Est ce que c'est une force ?"

Non. C'est un sujet : Dieu m'aime.

Oui . Cet amour change des choses en moi. À commencer par mon regard sur les autres qui, avant d'être celles et ceux avec qui je ressens plus ou moins d'affinités, sont celles et ceux que Dieu aime.

Oui. Je crois que cet amour est plus fort que tout et qu'il aura le dernier mot. Hier, nous parlions de résurrection et de fin des temps. Je te disais la limite de nos mots et de nos concepts (c'est frustrant, hein, pour nous deux que les mots et les concepts aient des limites). La résurrection, le paradis, la fin des temps ce sont des manières de dire le triomphe de cet amour

"Est ce qu'il a un corps, une enveloppe ?"

Non. Rien à voir avec les représentations des dieux grecs, égyptiens ou nos vieilles représentations.

Et pourtant... Oui. Je crois que Dieu m'aime tellement, aime tellement chacun de nous qu'il a pris corps, "qu'il s'est fait chair" (comme le dit notre tradition) pour me rejoindre.. Là, je parle de Jésus Christ. Dieu ne nous aime pas de loin, sans bouger , il nous rejoint où nous sommes, jusque dans notre corps, jusque dans notre souffrance , jusque dans notre mort.

Voilà , quelques éclaircissements qui susciteront, j'en suis persuadé - et je l'espère -, d'autres volées de questions et de remarques.

Questions et remarques qui m'accompagnent au quotidien dans ma foi. Vis à vis de toi, c'est peut -être l'argument le plus "vendeur " : la foi, ce n'est pas l'adhésion à une doctrine, c'est un questionnement à l'infini.

Merci pour tes questions, pour l'intérêt manifesté, pour l'occasion donnée de poser des mots, des miettes sur mon chemin de questions.