Miettes de pensées en guerre

Publié le 1 Mars 2022

Ça a le droit de pas étre rassurant, un pasteur ?

J'ai jamais très bien su, en fait.

Même si je préfère le questionnement aux réponses, c'est parce que je trouve les poseurs de questions bien moins inquiétants que les donneurs de réponses..

Ce préambule pour vous inviter à passer votre chemin si vous souhaitez être rassurés, je vais parler d'Ukraine

Je ne suis pas un specialiste de géopolitique et je ne voudrais pas m'autoproclamer tel.

Rentrez chez vous la foule

Il n'y a rien à voir

Ce n'est que l'eau qui coule

Au déversoir

Pierre Bachelet

Je ne parviens même pas à imaginer ce qu'endurent les hommes et les femmes d'Ukraine, ni d'ailleurs ce que ressentent celles et ceux de Russie.

Je ne peux parler qu'en enfant gâté de l'Occident, je ne peux que dire ma peur, ma tristesse, mon désarroi, ma honte aussi pour toutes ces guerres que j'oublie si souvent et qui ne me remontent en mémoire que parce que cette fois, je me sens menacé.

Prier pour l'Ukraine, prier pour la paix, oui bien sûr mais ma prière n'a rien de la confiance joyeuse de celui qui se sait écouté, elle est le cri de mon effroi et de mon impuissance, je prie parce que c'est tout ce que je peux faire.

Se tourner vers le Seigneur, oui bien sûr. Mais parce que je n'ai personne d'autre vers qui me tourner, pas de porteur de solution, pas de sauveur. Et ces jours-ci, mon sauveur a le visage du crucifié de Golgotha plutot que l'eclat glorieux du Ressuscité.

Alors à quoi bon écrire ces lignes ? Parce que mes larmes sont bien souvent de mots. Et peut-être dans l'espérance un peu folle que même les lamentations peuvent être témoignage...

Ça a le droit de pas être rassurant, un pasteur ?