Théologie à Poudlard (5) Le monstrueux livre des monstres

Quand Hagrid devient professeur de soin aux créatures magiques, personne n'est réellement surpris qu'il fasse acheter à ses élèves le Monstrueux livre des monstres, un livre agressif qui mord férocement le malheureux qui essayerait de l'ouvrir (en fait, qui mord quiconque passe à sa portée)

En fait la Bible ressemble un peu à ce livre que les libraires doivent mater à coups de bâton et que les étudiants doivent museler pour le transporter avec leurs affaires.

Bien sûr, contrairement au Monstrueux livre des monstres, la Bible ne gronde pas et ne présente aucun danger physique pour qui l'approche (à moins qu'elle soit dans les mains d'un lecteur particulièrement taré, mais là, le problème ne vient pas du livre...). Mais il arrive qu'un de ses passages nous agresse. Soit qu'il présente une vision du monde si éloignée de la nôtre qu'elle nous paraît insupportable, soit, au contraire, qu'il nous atteigne là où ça fait mal. Il arrive aussi que sa lecture nous soit aride, nous laissant assoiffé. Bref, comme le Monstrueux livre des monstres, la Bible est un livre vivant qui peut se montrer terriblement peu accueillant, voire agressif...

Tout lecteur de Harry Potter sait que pour apaiser et ouvrir le Monstrueux livre des monstres, qu'il faut lui caresser le dos. Pour la Bible, c'est pareil. Enfin presque... Il ne s'agit pas d'avoir un geste magique, ni une formule, il s'agit de se rendre disponible, d'être soi-même accueillant. C’est-à-dire de ne pas venir à elle  avec un bâton pour l'obliger à se conformer à ce que nous voulons y lire et y trouver , de ne pas essayer de la museler avec une ceinture pour étouffer ce qui nous y dérange mais de la voir comme une interlocutrice, d'être prêt à entrer en dialogue (oui en dialogue, lire la Bible, ce n’est pas y disparaître ni laisser ses idées au vestiaire…)

II n'est pas besoin d'une caresse sur le dos par ouvrir une Bible, mais d'un peu d'ouverture d'esprit... Et bien sûr, la prière peut aider…