Théologie à Poudlard (6) Des escaliers bibliques
Publié le 21 Avril 2024
There were a hundred and forty-two staircases at Hogwarts: wide, sweeping ones; narrow, rickety ones; some that led somewhere different on a Friday; some with a vanishing step halfway up that you had to remember to jump. Then there were doors that wouldn't open unless you asked politely, or tickled them in exactly the right place, and doors that weren't really doors at all, but solid walls just pretending. It was also very hard to remember where anything was, because it all seemed to move around a lot.
J. K. Rowling : Harry Potter and the philosopher's stone
Il est fréquent d'avoir une impression de labyrinthe en visitant une maison. Même dans un simple appartement, la succession de portes nous fait rapidement perdre nos repères. Et bien sûr, plus le bâtiment est grand, plus l'impression est forte. Et si l'édifice est ancien, que la logique architecturale s'est perdue au fil des décennies, des ajouts et des suppressions, le labyrinthe n'est plus seulement une impression…
Mais à Poudlard, les escaliers, les portes sont dotées de leur vie propre et le labyrinthe devient vivant et, d'une certaine manière, biblique…
En effet, l'architecture de Poudlard et la composition de la Bible ont beaucoup en commun.
Tout d'abord, comme pour d'autres édifices anciens, la structure de Poudlard et la Bible doit plus à l'histoire qu'à la créativité d'un architecte. Comme un vieux bâtiment, la Bible s'est édifiée à travers les âges et pour affirmer son univocité, il faut ne pas l'avoir seulement parcourue.
Mais pour le lecteur ou la lectrice croyante, la Bible prend des allures de Poudlard. Si la Bible n'a pas forcément sa chambre des secrets ou sa salle sur demande, comme les escaliers et les portes de Poudlard, les textes ont leur vie propre et il est, sinon dangereux, en tout cas dommage de les parcourir machinalement… Le lecteur, la lectrice attentive y verra les portraits prendre vie, des passages inattendus s'ouvrir et le vieil édifice receller une vie nouvelle.
Contrairement à l'école de magie, pas de fantômes dans la Bible, mais la lectrice, le lecteur croyant y rencontrera sans doute un Esprit frappant plutôt que frappeur.