Réformation à Naïn

Publié le 27 Octobre 2024

Réformation à Naïn

Lire le récit de la résurrection du fils de la veuve de Naïn comme une parabole de la grâce.

Prédication sur Luc 7, 11 à 17

On appelle souvent ce récit : la résurrection du fils de la veuve de Naïn. On pourrait également l'appeler la transformation des foules en disciples. 

En effet, au début du texte, nous avons trois groupes identifiés : se dirigeant vers la ville de Naïn, nous avons les disciples et  la foule qui suit Jésus et sortant de la ville, nous avons la foule qui accompagne la veuve. À la fin du récit, tous annoncent une bonne nouvelle qui se répand dans toute la Judée et les environs. Les disciples ont disparu, ou plutôt tous sont devenus disciples. 

Que s'est il passé ? Qu'est ce qui a provoqué cette transformation des foules ? Une relation a été restaurée : un fils a été rendu à sa mère. Un contact interdit à eu lieu : Jésus a touché le cercueil, arrêtant ainsi la foule en deuil. Je précise qu'en touchant le cercueil, Jésus s'est rendu impur, incapable de rentrer dans la ville. Un regard a été posé sur la détresse d'une femme : Jésus a vu la veuve et a été pris aux tripes… Le prodige, la merveille que Jésus a accompli pour une personne a débordé et est devenu une bonne nouvelle pour toute la région, et même au-delà. 

Et comment cette résurrection du fils de la veuve de Naïn peut elle continuer à déborder ? Ce matin, je vous propose de nous identifier chacun, chacune à une ville. En ce dimanche de la Réformation, soyons, chacun, chacune la ville de Naïn.

Une rencontre aux portes de Naïn

D'au dedans de nous, monte une marée de deuil, le flot de nos tristesses, de nos désespoirs, de nos impuissances, l'élan de nos colères, de nos rancœurs, de nos haines et de nos peurs. Tout ce qui va mal dans notre vie, tout ce qui nous blesse au dedans, tout ce qui ressort, souvent malgré nous, abimant nos relations aux autres. Et  vers nous vient une parole de vie, une rivière joyeuse d'espérance, d'amour et de confiance. Si nous venons au culte, si nous ouvrons la Bible, c'est bien que nous savons que la source de ce fleuve de vie n'est pas en nous mais nous vient de l'extérieur. Nous venons y puiser mais nous savons que le premier mouvement se fait vers nous, que l'initiative revient à  la source qui jaillit. 

Le fruit de la rencontre

Et ce torrent de vie vient transformer notre marée du deuil. Il vient nous rendre la parole. En nous donnant des mots pour dire nos blessures et nos noirceurs, pour exprimer, c'est à dire faire sortir ce qui nous blesse. En nous donnant une espérance à partager et en nous appelant à en témoigner. À travers la Bible, Dieu nous parle, certes mais aussi, il nous donne la parole, il nous fait sortir du cri ou du mutisme. 

Comment se fait cette rencontre ? Jésus touche le cercueil, Jésus meurt sur la croix, la Parole se fait chair et elle se fait vulnérable. C'est dans notre fragilité qu'en Jésus, Dieu nous rejoint, en se salissant les mains, en se blessant, en se livrant, en mourant pour nous rejoindre là où nous sommes vraiment, pour annuler toute distance. 

Pourquoi cette rencontre, qu'est ce qui la provoque ? Frères et soeurs, la réponse du récit de la résurrection du fils de la veuve est limpide : “Le Seigneur la vit ; il fut ému par elle”. La veuve n’a pas fait preuve de foi, elle n’a pas fait appel à Jésus, peut-être même, perdue dans son chagrin, ne l’a-t-elle même pas vu. C’est le Seigneur qui l’a vue et qui a été pris aux tripes. C’est le Seigneur qui voit nos détresse, qui voit l’impasse dans laquelle nous sommes et qui fait route vers nous pour nous sauver, pour nous rendre à nous-mêmes et au monde.

Amen

 

Rédigé par Eric George

Publié dans #Bible, #Grâce, #Luc 7, #Naïn

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