29 Novembre 2005
Un physicien chrétien se lance dans l’analyse du suaire de Turin et entraîne sa sœur médecin et son frère, cardinal dans une quête qui va le conduire jusqu’au tombeau du Christ pour y découvrir… Mais chut…
Écrit dix ans avant le Da Vinci Code, le Manuscrit du Saint Sépulcre n’a pas eu le même succès. Pourtant, il est, à mon avis, en tout point supérieur au roman de Dan Brown. Mieux écrit, avec des personnages plus fouillés, il est également bien mieux documenté. Et surtout, il est beaucoup plus « gonflé » : la critique (au sens noble du terme) de l’Eglise catholique romaine (désolé, les protestants sont absents ou presque du roman) est profonde, la question de la foi, bien traitée et le suspens porte sur un enjeu théologique infiniment plus important que de savoir si Jésus a ou pas eu des enfants avec Marie de Magdala…
Ce n’est pas le livre du siècle non plus… L’intrigue est un peu longue à se mettre route. A mon sens il y a des raccourcis théologiques ou exégétiques un peu rapides. (Mais bon, si un jour, j’écris un roman de vulgarisation de la physique, Jacques Neirynck aura bien plus de critiques de ce genre à émettre) On peut avoir l'impression que l’auteur n'ose pas aller jusqu'au bout de son idée mais ça ne donne quand même pas l'impression du gigantesque dégonflage de baudruche du Da Vinci Code.
En résumé, un bon livre de suspens théologique, qui pose de vraies questions sur la foi mais aussi sur les médias, les institutions, la vieillesse et la mort.
Jacques Neirynck : Le manuscrit du Saint Sépulcre. Ed. Cerf
Pasteur de l'Eglise Réformée de France, amateur de jeux de société, de cinéma, de longues discussions
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