Qu'ils soient un
Publié le 18 Janvier 2008
I Thessaloniciens V, 12 à 22
Jean XVII, 6-21
Célébration œcuménique
« Ce n’est pas seulement pour eux que je te prie » La première remarque qui s’impose dans cette prière pour l’unité, c’est que justement c’est une prière. Je sais que c’est une lapalissade mais elle me semble si lourde de sens que c’est sur cette évidence que reposera ma prédication.
Tout d’abord, une question se pose : la prière de Jésus est-elle exaucée ? A regarder notre histoire, les guerres de religions, l’hostilité larvée qui perdura longuement entre catholiques et protestants, il semble bien qu’elle ait mis du temps à l’être… Et encore aujourd’hui, les désaccords sont nombreux, certaines déclarations ou décision de telle ou telle Eglise sont reçues comme des blessures à l’unité par les autres Eglises. Alors Dieu le Père fait-il mariner son Fils depuis 2000 ans ? Eh bien, je ne crois pas. Je crois profondément que Dieu exauce depuis toujours la prière de son Fils afin qu’au-delà de nos divisions, de nos querelles, nous soyons un en Dieu. Je crois que Dieu a donné à osn Eglise d’être une, aux premiers temps du christianisme quand judéo et pagano chrétiens se chamaillaient pour savoir s’il fallait être circoncis ou non et s’ils pouvaient manger à la même table. Je crois que Dieu a donné à son Eglise d’être une au Xeme siècle, lors du schisme d’Orient. Je crois que Dieu a donné à son Eglise d’être une au XVIeme siècle, au plus fort des guerres de religions.
En effet, c’est la conviction que je tire de cette prière de Jésus pour l’unité. Ce n’est pas une exhortation faite aux disciples et aux générations, mais une prière qui s’adresse à Dieu, ainsi cette unité n’est pas une unité théologique, dogmatique, institutionnelle ou politique. L’unité des chrétiens, ce n’est pas que les protestants reconnaissent l’autorité de Rome ou que les catholiques se rallient aux idées de la Réforme, ce n’est pas non plus que les uns et les autres forment une nouvelle institution qui engloberait tout le monde. Tout ça, c’est de l’unité à la sauce humaine, c’est une unité que nous pourrions, peut-être, bâtir par nous même. Mais notre unité Jésus ne nous demande pas de la bâtir, il la demande à Dieu. J’y vois l’affirmation que l’unité des chrétiens se fonde en Dieu seul. Et ce n’est pas un renoncement, c’est une espérance. Cela veut dire que notre unité nous est donnée aujourd’hui comme hier.
Suis-je en train d’oublier les schismes, les guerres de religions ? Non ! Bien sûr que non. Notre histoire est pleine de blessures à notre unité, et notre présent aussi. En effet, toute hostilité, tout dénigrement des autres Eglises, toute parole qui n’est pas guidée par l’amour est une blessure à l’unité (ce qui n’interdit pas l’interpellation réciproque, l’admonestation fraternelle,mais dans admonestation fraternelle, il y a fraternelle…). Mais parce que notre Dieu est un Dieu de guérison et de résurrection, aucune blessure n’anéantira jamais l’unité qu’il nous donne. Et de ce mal terrible qu’ont été les guerres de religion, Dieu a tiré un bien encore plus grand, une Eglise diverse, dont les différences de structures et de discours sont autant de langages différents ce qui permet à la bonne nouvelle de Jésus Christ de toucher un public toujours plus large.
Qu’ils soient un afin que le monde croie. Mais le monde a-t-il besoin que nous parlions d’une seule voix, que nous pensions d’une seule pensée ? Non ! Et les premiers temps de l’Eglise, déjà diverse le montrent bien. Le monde a besoin que nous rendions témoignage à Jésus Christ, à sa bonne nouvelle. Et dans le témoignage, il est normal que le témoin se dise aussi, avec son histoire, sa sensibilité, son individualité. L’Evangile nous rend libre, il n’anéantit pas notre intelligence, notre interprétation. Qu’ils soient un afin que le monde croie, c'est-à-dire qu’ils acceptent leur différence et qu’au-delà de ces différences, ils se reconnaissent comme frères et sœurs.
Frères et sœur, ne regardons pas nos différences comme des divisions. Que notre prière pour l’unité soit action de grâce pour cette unité que Dieu a donné et donne toujours à son Eglise. Et puis, en nous tournant vers Dieu, Père, Fils et Esprit, notre prière nous rappellera où est notre unité…
Alors, prions. Sans cesse.
Jean XVII, 6-21
Célébration œcuménique
« Ce n’est pas seulement pour eux que je te prie » La première remarque qui s’impose dans cette prière pour l’unité, c’est que justement c’est une prière. Je sais que c’est une lapalissade mais elle me semble si lourde de sens que c’est sur cette évidence que reposera ma prédication.
Tout d’abord, une question se pose : la prière de Jésus est-elle exaucée ? A regarder notre histoire, les guerres de religions, l’hostilité larvée qui perdura longuement entre catholiques et protestants, il semble bien qu’elle ait mis du temps à l’être… Et encore aujourd’hui, les désaccords sont nombreux, certaines déclarations ou décision de telle ou telle Eglise sont reçues comme des blessures à l’unité par les autres Eglises. Alors Dieu le Père fait-il mariner son Fils depuis 2000 ans ? Eh bien, je ne crois pas. Je crois profondément que Dieu exauce depuis toujours la prière de son Fils afin qu’au-delà de nos divisions, de nos querelles, nous soyons un en Dieu. Je crois que Dieu a donné à osn Eglise d’être une, aux premiers temps du christianisme quand judéo et pagano chrétiens se chamaillaient pour savoir s’il fallait être circoncis ou non et s’ils pouvaient manger à la même table. Je crois que Dieu a donné à son Eglise d’être une au Xeme siècle, lors du schisme d’Orient. Je crois que Dieu a donné à son Eglise d’être une au XVIeme siècle, au plus fort des guerres de religions.
En effet, c’est la conviction que je tire de cette prière de Jésus pour l’unité. Ce n’est pas une exhortation faite aux disciples et aux générations, mais une prière qui s’adresse à Dieu, ainsi cette unité n’est pas une unité théologique, dogmatique, institutionnelle ou politique. L’unité des chrétiens, ce n’est pas que les protestants reconnaissent l’autorité de Rome ou que les catholiques se rallient aux idées de la Réforme, ce n’est pas non plus que les uns et les autres forment une nouvelle institution qui engloberait tout le monde. Tout ça, c’est de l’unité à la sauce humaine, c’est une unité que nous pourrions, peut-être, bâtir par nous même. Mais notre unité Jésus ne nous demande pas de la bâtir, il la demande à Dieu. J’y vois l’affirmation que l’unité des chrétiens se fonde en Dieu seul. Et ce n’est pas un renoncement, c’est une espérance. Cela veut dire que notre unité nous est donnée aujourd’hui comme hier.
Suis-je en train d’oublier les schismes, les guerres de religions ? Non ! Bien sûr que non. Notre histoire est pleine de blessures à notre unité, et notre présent aussi. En effet, toute hostilité, tout dénigrement des autres Eglises, toute parole qui n’est pas guidée par l’amour est une blessure à l’unité (ce qui n’interdit pas l’interpellation réciproque, l’admonestation fraternelle,mais dans admonestation fraternelle, il y a fraternelle…). Mais parce que notre Dieu est un Dieu de guérison et de résurrection, aucune blessure n’anéantira jamais l’unité qu’il nous donne. Et de ce mal terrible qu’ont été les guerres de religion, Dieu a tiré un bien encore plus grand, une Eglise diverse, dont les différences de structures et de discours sont autant de langages différents ce qui permet à la bonne nouvelle de Jésus Christ de toucher un public toujours plus large.
Qu’ils soient un afin que le monde croie. Mais le monde a-t-il besoin que nous parlions d’une seule voix, que nous pensions d’une seule pensée ? Non ! Et les premiers temps de l’Eglise, déjà diverse le montrent bien. Le monde a besoin que nous rendions témoignage à Jésus Christ, à sa bonne nouvelle. Et dans le témoignage, il est normal que le témoin se dise aussi, avec son histoire, sa sensibilité, son individualité. L’Evangile nous rend libre, il n’anéantit pas notre intelligence, notre interprétation. Qu’ils soient un afin que le monde croie, c'est-à-dire qu’ils acceptent leur différence et qu’au-delà de ces différences, ils se reconnaissent comme frères et sœurs.
Frères et sœur, ne regardons pas nos différences comme des divisions. Que notre prière pour l’unité soit action de grâce pour cette unité que Dieu a donné et donne toujours à son Eglise. Et puis, en nous tournant vers Dieu, Père, Fils et Esprit, notre prière nous rappellera où est notre unité…
Alors, prions. Sans cesse.