Andromaque
Publié le 19 Janvier 2008
Peut-on haïr sans cesse ? Et punit-on toujours ?
RacineC'est un lieu commun : Racine peint l'homme tel qu'il est. Et voila Andromaque, Hermionne, Oreste et Pyrrhus prisonniers d'une situation dans laquelle aucun choix n'est le bon ; et aucun d'entre eux ne fera le choix de l'héroïsme.
Andromaque, c'est l'histoire d'un amour qui détruit parce qu'il veut obtenir plutôt que servir. C'est l'histoire d'un orgueil qui anéantit pour ne pas s'abaisser. C'est l'histoire d'un pardon qui pourrait tout sauver et qui ne vient jamais. Bref, c'est une histoire bêtement, tragiquement humaine, l'histoire d'une humanité livrée à elle-même...
Au service de cette histoire, les vers de Racine et deux belles idées de mise en scène de Declan Donnellan
Incarner Astyanax, ce qui accentue la tension et permet de montrer la tendresse de Pyrrhus pour l'enfant, le rendant ainsi plus humain et déchirant (de ma lecture, j'avais surtout retenu un amoureux maître chanteur).
Autre bonne idée : mettre tous les personnages sur la scène et attirer l'attention (par l'éclairage et le jeu) sur ceux dont on parle. Notre capacité à faire, par notre parole et par nos plans, de l'autre un objet devient ainsi manifeste.
En revanche, j'aime moins l'idée de faire d'Hermione une pimbêche un peu ridicule, ce qui la désigne comme la "méchante" de l'histoire, plus que comme une femme blessée. Comme les autres.