Jacob (I) Frères ennemis
Publié le 22 Janvier 2008
Prédication du dimanche 20 janvier 2008
Culte des familles
Genèse XXV, 24 à 34 et XXVII
L'histoire de Jacob commence par une rivalité entre frère. Une rivalité qui se lit d'abord dans le nom de Jacob qui veut dire « il talonne », ce qui en hébreux signifie il rivalise et même il surpasse son aîné… Et puis elle se lit également dans deux épisodes un peu différents l'un de l'autre. L'épisode du plat de lentille et l'épisode de la bénédiction volée.
Tout d'abord quelques mots sur Esaü. Dont on a dit beaucoup de mal. On a dit que c'était une espèce d'homme animal et on a même dit que puisqu'il était roux, les rouquins avaient mauvaise réputation (ce qui est une aberration : le roi David était roux aussi, dit la Bible (I Sam XVI, 12) Quand on dit qu'il était velu, il ne s'agit pas d'en faire un espèce d'homme-singe ou un loup-garou. En fait, ce que le texte dit c'est que Esaü était déjà un homme quand il est sorti du ventre de sa mère. Bien sûr il ne faut pas s'imaginer qu'Esaü est né « adulte », mais il va représenter l'homme fort, sûr de lui.
Alors, le texte biblique reproche deux choses à Esaü : avoir renoncé à son droit d'ainesse et ainsi avoir bouleversé l'ordre naturel des choses et avoir épousé des étrangères ce qui n'a pas plus à ses parents (à cette époque, dans cette culture, ça ne se faisait pas)
Mais, vous le savez, dans une querelle, dans une dispute, il y en a toujours deux. Alors je voulais vous demander : qu'est ce que vous pensez de l'attitude de Jacob dans cette histoire de droit d'aînesse ? Son frère arrive épuisé de sa chasse et lui demande à manger. Et tout ce que fait Jacob c'est de lui réclamer son droit d'aînesse...
Et l'affaire de la bénédiction volée ? Cette ruse de Jacob et de Rebecca pour détourner la bénédiction d'Isaac devenu aveugle ? Qu'en pensez-vous ?
Et voilà, comme souvent quand la Bible nous parle de frères, ce sont des frères ennemis. Et là, il est impossible de dire qu'il y a un gentil et un méchant… On a souvent tendance à faire de Esaü le méchant et de Jacob le gentil parce que Jacob va occuper une place très importante dans la Bible, c'est lui qui va donner le nom d'Israël au peuple de Dieu, mais le texte ne dit pas qu'il valait beaucoup mieux que son frère.
Et dans cette rivalité entre frères, on va voir que les parents prennent parti. Je sais, ce n'est pas bien, ce n'est pas le rôle des parents mais comme souvent, quand la Bible nous décrit une famille, elle ne nous montre pas les choses telles qu'elles devraient être mais telles qu'elles sont. Et oui, dans les familles, il y a parfois du favoritisme, des chouchoux. Et ici, Isaac est plus proche d'Esaü (ce qui ne veut pas dire qu'il n'aime pas Jacob) et Rebecca plus proche de Jacob. Mais ce qui est très surprenant, c'est que Dieu, lui aussi va choisir un des deux frères. Dieu va s'attacher à Jacob. Alors est-ce parce qu'il y est obligé par la ruse de Rebecca ? Dieu est-il coincé par la bénédiction dérobée à Isaac ? Je ne le crois pas, l'histoire de Balaam montre bien que Dieu est maître de sa bénediction. Mais en choisissant Jacob, Dieu nous montre 2 choses..Tout d'abord, Il nous montre qu'il est libre par rapport à nos conventions, à nos règles humaines. Et puis dans une société basée sur le père, sur la force de l'homme, Dieu fait le même choix que Rebecca, il choisit celui qui aime rester sous la tente, le plus tranquille, le plus faible. En choisissant Jacob, Dieu notre Père nous montre qu'il a la tendresse d'une mère.
Dieu choisit Jacob, librement. Est-ce une injustice ? Ca en serait certainement une si ce choix signifiait que Jacob peut se la couler douce sous sa tente pendant qu'Esaü erre de ci, de là. Mais, même dans ses bénédictions, surtout dans ses bénédictions, Dieu réserve bien des surprises... Et Jacob censé dominer son frère doit fuir Esaü. La suite de l'histoire nous montrera l'errance et les aventures de Jacob, cet homme tranquille qui aimait le confort de sa tente... Le sort de Jacob ressemble finalement beaucoup à la "bénédiction" donnée à Esaü. Quand Dieu choisit quelqu'un, quand il le met à part, ce n'est pas pour le mettre à l'abri, mais pour lui donner une mission. La bééndiction de Dieu n'est pas une formule magique qui promet bonheur et prospérité, c'est avant tout une parole qui nous met en mouvement.
Frères et soeur, que l'histoire de Jacob nous enseigne le choix de Dieu. Un choix qui ne se porte pas sur des hommes et des femmes parfaits mais sur des humains ordinaires, un choix qui se rit de nos critères et qui se fait avec la tendresse d'une mère, un choix pourtant qui nous expose et nous met en marche
Amen
Culte des familles
Genèse XXV, 24 à 34 et XXVII
L'histoire de Jacob commence par une rivalité entre frère. Une rivalité qui se lit d'abord dans le nom de Jacob qui veut dire « il talonne », ce qui en hébreux signifie il rivalise et même il surpasse son aîné… Et puis elle se lit également dans deux épisodes un peu différents l'un de l'autre. L'épisode du plat de lentille et l'épisode de la bénédiction volée.
Tout d'abord quelques mots sur Esaü. Dont on a dit beaucoup de mal. On a dit que c'était une espèce d'homme animal et on a même dit que puisqu'il était roux, les rouquins avaient mauvaise réputation (ce qui est une aberration : le roi David était roux aussi, dit la Bible (I Sam XVI, 12) Quand on dit qu'il était velu, il ne s'agit pas d'en faire un espèce d'homme-singe ou un loup-garou. En fait, ce que le texte dit c'est que Esaü était déjà un homme quand il est sorti du ventre de sa mère. Bien sûr il ne faut pas s'imaginer qu'Esaü est né « adulte », mais il va représenter l'homme fort, sûr de lui.
Alors, le texte biblique reproche deux choses à Esaü : avoir renoncé à son droit d'ainesse et ainsi avoir bouleversé l'ordre naturel des choses et avoir épousé des étrangères ce qui n'a pas plus à ses parents (à cette époque, dans cette culture, ça ne se faisait pas)
Mais, vous le savez, dans une querelle, dans une dispute, il y en a toujours deux. Alors je voulais vous demander : qu'est ce que vous pensez de l'attitude de Jacob dans cette histoire de droit d'aînesse ? Son frère arrive épuisé de sa chasse et lui demande à manger. Et tout ce que fait Jacob c'est de lui réclamer son droit d'aînesse...
Et l'affaire de la bénédiction volée ? Cette ruse de Jacob et de Rebecca pour détourner la bénédiction d'Isaac devenu aveugle ? Qu'en pensez-vous ?
Et voilà, comme souvent quand la Bible nous parle de frères, ce sont des frères ennemis. Et là, il est impossible de dire qu'il y a un gentil et un méchant… On a souvent tendance à faire de Esaü le méchant et de Jacob le gentil parce que Jacob va occuper une place très importante dans la Bible, c'est lui qui va donner le nom d'Israël au peuple de Dieu, mais le texte ne dit pas qu'il valait beaucoup mieux que son frère.
Et dans cette rivalité entre frères, on va voir que les parents prennent parti. Je sais, ce n'est pas bien, ce n'est pas le rôle des parents mais comme souvent, quand la Bible nous décrit une famille, elle ne nous montre pas les choses telles qu'elles devraient être mais telles qu'elles sont. Et oui, dans les familles, il y a parfois du favoritisme, des chouchoux. Et ici, Isaac est plus proche d'Esaü (ce qui ne veut pas dire qu'il n'aime pas Jacob) et Rebecca plus proche de Jacob. Mais ce qui est très surprenant, c'est que Dieu, lui aussi va choisir un des deux frères. Dieu va s'attacher à Jacob. Alors est-ce parce qu'il y est obligé par la ruse de Rebecca ? Dieu est-il coincé par la bénédiction dérobée à Isaac ? Je ne le crois pas, l'histoire de Balaam montre bien que Dieu est maître de sa bénediction. Mais en choisissant Jacob, Dieu nous montre 2 choses..Tout d'abord, Il nous montre qu'il est libre par rapport à nos conventions, à nos règles humaines. Et puis dans une société basée sur le père, sur la force de l'homme, Dieu fait le même choix que Rebecca, il choisit celui qui aime rester sous la tente, le plus tranquille, le plus faible. En choisissant Jacob, Dieu notre Père nous montre qu'il a la tendresse d'une mère.
Dieu choisit Jacob, librement. Est-ce une injustice ? Ca en serait certainement une si ce choix signifiait que Jacob peut se la couler douce sous sa tente pendant qu'Esaü erre de ci, de là. Mais, même dans ses bénédictions, surtout dans ses bénédictions, Dieu réserve bien des surprises... Et Jacob censé dominer son frère doit fuir Esaü. La suite de l'histoire nous montrera l'errance et les aventures de Jacob, cet homme tranquille qui aimait le confort de sa tente... Le sort de Jacob ressemble finalement beaucoup à la "bénédiction" donnée à Esaü. Quand Dieu choisit quelqu'un, quand il le met à part, ce n'est pas pour le mettre à l'abri, mais pour lui donner une mission. La bééndiction de Dieu n'est pas une formule magique qui promet bonheur et prospérité, c'est avant tout une parole qui nous met en mouvement.
Frères et soeur, que l'histoire de Jacob nous enseigne le choix de Dieu. Un choix qui ne se porte pas sur des hommes et des femmes parfaits mais sur des humains ordinaires, un choix qui se rit de nos critères et qui se fait avec la tendresse d'une mère, un choix pourtant qui nous expose et nous met en marche
Amen