26 Juin 2006
Ô Dieu, tu vois ce monde
Ô Dieu, notre père !
Tu vois ce monde et l'océan de détresses
dans lequel sont plongés tant d'êtres humains.
Aucune souffrance n'échappe à ton regard.
Nul cri de douleur et ou de désespoir
qui ne parvienne jusqu'à toi.
Forts de cette asurance,
Nous te remettons la communauté invisible
de tous ceux qui souffrent
dans leur chair et leur être le plus profond.
Nous te prions tout particulièrement
pour ceux qui, privés de liberté
subissent l'oppression des régimes totalitaires,
pour toutes les victimes de la violence :
l'immense cohorte des migrants qui sillonnent le monde
en quête d'une terre d'accueil
les communautés persécutées,
les hommes et les femmes torturés,
les enfants exploités
les prisonniers maltraités,
les condamnés à la peine capitale qui,
dans les coulors de la mort,
attendent leur exécution.
Donne-leur, à chacun, de trouver en toi
la force et le réconfort dont ils ont besoin
pour ne pas sombrer dans le désespoir.
Nous te prions aussi pour les tortionnaires
Change leur coeur et leur regard.
Fais-leur découvrir la puissance de ta grâce
et ton pardon
afin qu'il puisse reconaître leurs forfaits
et s'en détournent à jamais.
Accorde à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre,
combattent pour l'abolition de la torture
et des exécutions capitales,
de perséverer sans relâche dans leur engagement.
Toi qui, en Jésus de Nazareth
as fais surgir l'espérance d'un monde nouveau
où toute violence et toute souffrance
auront disparu,
viens à notre aide, ô notre Père,
pour en dresser, sur chacune de nos routes,
des signes indicateurs
Pasteur Michel Freychet, ACAT
Prière pour les tortionaires
Qui a le droit de décider si un homme doit vivre ou mourir ? Qui peut lire jusqu’aux tréfonds dans la conscience de l’homme ? Coupable ou innocent ? Monstrueux ? Pitoyable ?
Violent de la violence dont nos sociétés sont malades.
Violent de la violence dont nous voulons l’achever.
Son sang versé rachètera-t-il nos fautes ?
C’est en notre nom qu’il meurt
Parce que la laideur de son crime (est-on sûr qu’il l’a vraiment commis ?), nous fait horreur et nous oblige à regarder en face nos propres faiblesses.
Parce qu’il nous rappelle à notre barbarie.
Parce que notre humanité refuse de considérer ses manquements, ses ambiguïtés, ses démissions Parce que sa mort rendra les choses beaucoup plus simples, plus propres, plus définitives.
Nous, les justes, nous nous octroyons le droit de lancer la première pierre.
De nier à notre semblable sa qualité de fils de Dieu.
C’est en mon nom qu’il meurt.
Ai-je mérité d’être son bourreau ?
Mon Dieu, garde-moi de jamais désirer la mort de mon frère humain.
Mon Dieu, garde-moi de devenir le meurtrier de l’assassin.
Anonyme (ACAT)
Pasteur de l'Eglise Réformée de France, amateur de jeux de société, de cinéma, de longues discussions
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