Au cours de cette année Calvin, un passage
hebdomadaire du Réformateur de Genève commenté, ou pas, par votre serviteur… Je ne suis absolument pas un spécialiste de la pensée de Calvin, il est possible que je dise des bêtises, mais c’est
un auteur que j’aime bien lire
En somme, ceux qui sont captifs sous les liens de la Loi sont semblables aux serfs, auxquels les maîtres
ordonnent certaine tâche d'ouvrage pour chaque jour, et qui pensent n'avoir rien fait, et ne s'oseraient présenter devant leurs maîtres, s'ils n'avaient achevé parfaitement tout ce qui leur a été
enjoint. Mais les enfants, qui sont plus libéralement et doucement traités de leurs pères, ne craignent point de leur présenter leurs ouvrages rudes et à demi faits, et même ayant quelque
vice, ayant confiance que leur obéissance et bon vouloir sera agréable au père, encore qu'ils n'aient fait ce qu'ils voulaient. Il nous faut donc être semblables aux enfants, ne doutant point que
notre Père très bon et si débonnaire n'ait nos services pour agréables, bien qu'ils soient imparfaits et vicieux : comme même il le confirme par le Prophète : Je leur pardonnerai, dit-il, comme
le père aux enfants qui le servent (Mal. 3: 17); où le mot de pardonner est pris pour bénignement supporter, dissimulant les vices, d'autant qu'il fait aussi mention du
service.
Institution Chrétienne Livre III §19. 4
J’aime beaucoup cette image. Calvin vient de montrer notre incapacité à obéir au commandement de Dieu en
citant le premier commandement : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. On ne peut pas obéir partiellement à un tel commandement puisqu’il
requiert la plénitude. Du coup, si j’attends un salaire de mes œuvres, la radicalité du commandement m’oblige à voir que vu ma désobéissance, à ce commandement qui est le plus grand, je
n’ai pas grand-chose à attendre. En revanche si je m’en remets à l’amour de Dieu comme à l’amour d’un père, ce n’est pas sur ce que j’ai fait que je m’appuie mais sur l’assurance de sa
bienveillance. La liberté du chrétien est bien celle du fils (ou de la fille) face à son père.