Les mercredis de Calvin (42) Une autorité sous contrôle

Publié le 21 Octobre 2009

Au cours de cette année Calvin, un passage hebdomadaire du Réformateur de Genève commenté, ou pas, par votre serviteur… Je ne suis absolument pas un spécialiste de la pensée de Calvin, il est possible que je dise des bêtises, mais c’est un auteur que j’aime bien lire.

 

Nous confessons donc qu’il faut écouter les pasteurs de l’Eglise comme Christ même, voire ceux qui dûment exercent l’office à eux enjoint. Qui est tel, non pas afin qu’arrogamment ils viennent à ingérer et mettre en avant leurs décrets forgés à la volée, mais que religieusement et de bonne fois, ils annoncent les paroles qu’ils ont reçues par la bouche du Seigneur. Car par telles restrictions Christ a limité la révérence qu’il voulait être donnée aux apôtres. Et Saint Pierre ne s’attribue aucune autre chose ni ne le permet aux autres, sinon quand ils parlent entre les fidèles, que ce soit comme de la bouche du Seigneur (I Pierre IV, 11). L’apôtre Paul magnifie grandement cette puissance spirituelle qu’il avait, mais avec telle modération qu’elle ne puisse rien, sinon à édification, qu’elle n’ait aucune apparence de domination, finalement, qu’elle ne soit pas donnée pour éteindre et subjuguer la foi (II Corinthiens XIII, 10). Que maintenant, votre Pape se glorifie tant qu’il voudra de la succession de Saint Pierre. Car, quand bien il l’aurait obtenue, il ne gagnera pas par là que le peuple chrétien lui doive aucune obéissance, sinon en tant qu’il garde lui-même la foi à Jésus Christ, sans se détourner de la pureté de l’Evangile. Certainement l’Eglise des fidèles ne vous appelle pas à aucun autre  ordre qu’à celui auquel le Seigneur a voulu que vous demeurassiez quand elle vous range à la forme et à la règle en laquelle toute puissance est limitée. Et celui-ci est l’ordre établi par la voix du Seigneur entre les fidèles : que le prophète, tenant le lieu pour enseigner, soit jugé par l’assemblée des auditeurs. Si quiconque veut s’en exempter, il faut que premièrement il s’efface du nombre des prophètes.

Epître à Sadolet

 

L’épître à Sadolet est la réponse de Calvin aux tentatives du cardinal Jacques Sadolet pour ramener les genèvois dans le giron de l’Eglise romaine.

Ce passage souligne l’importance que Calvin donne à l’assemblée qui peut et doit se poser en juge (au sens de discernement) de ses pasteurs. La question de l’autorité n’est pas de celle de l’héritage, ni d’un quelconque pouvoir spirituel mais bien celle de la conformité à l’Evangile de Jésus Christ. Et de cette conformité, c’est de l’assemblée toute entière qui est garante. De là, l’importance des laïcs et de leur engagement dans les instances de l’Eglise Réformée.

Rédigé par Eric George

Publié dans #Citations

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