Les mercredis de Calvin (43) Un pardon, pas d'excuses

Publié le 28 Octobre 2009

Au cours de cette année Calvin, un passage hebdomadaire du Réformateur de Genève commenté, ou pas, par votre serviteur… Je ne suis absolument pas un spécialiste de la pensée de Calvin, il est possible que je dise des bêtises, mais c’est un auteur que j’aime bien lire.

J’entends bien ce que la plupart me diront : Hélas, il est bien vrai que nous devrions préférer Dieu à tout, mais nous n’avons pas cette force et constance. Ou : nous avons père et mère qui nous retiennent ici ; ou : nous sommes chargé de ménage. Ainsi que pouvons-nous faire ? A cela je dis : puisque leur infirmité les empêche de suivre le conseil qu’ils reconnaissent être le plus sûr et le plus salutaire, que en tant que pour la crainte des hommes ils fléchissent du droit chemin, il doivent confesseur leur péché devant Dieu et avec larmes et gémissements en avoir déplaisir, s’accusant eux-mêmes au lieu de se justifier. Après je les admoneste de ne point s’endormir par accoutumance en leur mal, mais de jour en jour se solliciter à se déplaire et en avoir tristesse pour obtenir miséricorde envers Dieu, puis après de prier ce bon Père, en tant que son office est de racheter les prisonniers, qu’il les veuille quelquefois retirer de cet abîme ou bien dresser une droite forme d’Eglise par tout le monde, afin qu’ils puissent lui rendre l’honneur qui lui appartient ; finalement de chercher par tous moyens de sortir de cette fange et de ce pauvre état et malheureux où ils sont et prendre ceux qui leur seront offerts pour montrer que ce n’a pas été par hypocrisie qu’ils ont requis à Dieu délivrance.

Traité du fidèle parmi les papistes

 

Pour Calvin, les choses sont claires, confrontés à l'obligation de suivre les rituels papistes, les évangéliques doivent choisir entre le martyr et l'exil. Ceux qui ne parviennent à se résoudre à aucune de ces extrémités ne peuvent en aucun cas invoquer des excuses ni se justifier : sacrifier aux superstitions papistes, même du bout des lèvres comme ils le font, est un horrible péché que Dieu seul peut pardonner.

Bien sûr, nous ne sommes plus au XVIe siècle et l'Eglise catholique romaine a renoncé à imposer ses idolâtries blasphématoires (merci de ne pas prendre cette phrase trop au sérieux), pourtant la position de Calvin donne un éclairage important sur les notions de péché et de grâce divine.

Tout d'abord, évoquer l'universalité du péché et le situer au niveau de l'être plutôt que du faire, ce n'est pas le poser comme excuse préalable et définitive. "Tous sont pécheurs" ne signifie pas "les pauvres, ils sont nés comme ça". Dieu ne se satisfait pas de notre péché, nous ne pouvons donc pas nous en satisfaire.

Face à ce péché, Dieu nous pardonne mais on voit bien que pour Calvin, la conviction de ce pardon n'est pas une invitation au laisser-aller. Vivre le pardon de Dieu, ce n'est pas accepter notre péché, c'est être libéré de lui.

On pourrait dire paradoxalement que nous sommes acceptés tels que nous sommes pour pouvoir changer.

 

Rédigé par Eric George

Publié dans #Citations

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M
<br /> l'excuse au péché : me suis-je trop aventurée dans ma note 9 de l'article 342 de ma lecture de "l'Institution chrétienne" ?  (www.marike.over-blog.com) Le vase dira-t-il au Potier : pourquoi<br /> m'as-tu fait ainsi ?<br /> <br /> <br />
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