Solidaires au nom de Jésus Christ...
Publié le 10 Juin 2010
Je ne suis malheureusement pas certain que l'on retrouve cette déclaration conjointe de l'Eglise Réformée de France et de l'Eglise Evangélique Luthérienne de France dans les grands quotidiens et hebdomadaires nationaux. Quand on cite les Eglises, c'est plutôt pour des histoires de cul.
Pourtant, les Eglises ne s'intéressent pas qu'à la théologie, elle sont aussi le regard tourné vers le monde et des choses à dire. Maintenant que le Synode général de l'EELF a eu lieu, voici la déclaration publique de nos Eglises quant à la solidarité.
(Pour ceux que ça intéresse, le synode général de l'EELF n'a demandé que deux modifications de vocabulaire par rapport au texte proposé par le synode national de l'ERF)
Quand elle exclut
des hommes et des femmes,
niant ainsi leur dignité,
c’est sa propre dignité que notre société renie.
Déclaration publique des synodes
de l’Eglise réformée de France et de l’Eglise évangélique luthérienne de France.
Au nom de leur foi en un Dieu qui accueille sans distinction tous les humains et fortes de l’engagement de leurs membres, les Églises luthérienne et réformée de France affirment leur solidarité avec les hommes, les femmes et les enfants qui se trouvent marginalisés et exclus. Elles s’inquiètent de constater que notre société laisse si facilement sur le bord de la route les personnes fragiles (malades, âgées, handicapées…) et les accidentés de la vie (travailleurs pauvres, étrangers sans papier, chômeurs, personnes en situation de rupture affective …). À côté d’autres, elles tentent de vivre cette solidarité au quotidien, à travers les initiatives de leurs paroisses et les nombreuses institutions d’inspiration protestante.
Avec celles et ceux dont la dignité est bafouée, elles dénoncent les logiques qui tendent à mesurer la valeur des gens à travers des chiffres – ceux de leurs ressources, de leurs dépenses ou du coût qu’ils occasionnent à la société. Reconnaissant la dépendance fondamentale des humains les uns à l’égard des autres comme une réalité positive, elles expriment avec force leur refus des politiques qui privilégient la compétition au détriment de la coopération et conduisent à casser tant d’humains. Dans un contexte de crise économique, elles appellent chacun et chacune à ne pas céder à la tentation de faire des économies aux dépens des plus fragiles et à inventer des solidarités nouvelles.
Face à la tentation d’occulter les questions de sens, les Églises entendent aussi affirmer qu’il est nécessaire de prendre en compte la personne humaine dans sa totalité – dans ses dimensions physiques, sociales, culturelles, psychologiques, mais aussi spirituelles. À la fois respectueuses du principe de laïcité et convaincues que l’Évangile de Jésus Christ peut aider à remettre debout celles et ceux que la vie a blessés, les Églises luthérienne et réformée plaident pour que les questions existentielles soient largement prises en compte dans les institutions à caractère social, notamment au travers d’aumôneries ou d’accompagnements spirituels.
C’est au nom de l’Évangile que nous nous engageons et que nous appelons chacun à s’engager ; il nous enseigne que l’on ne peut pas séparer l’amour de Dieu et l’amour du prochain et nous invite à reconnaître en chaque humain un être créé à l’image de Dieu, digne d’être aimé et capable d’apporter sa pierre à la construction du monde commun.
Déclaration commune adoptée
le 16 mai 2010 par le Synode national de l’Eglise réformée de France, réuni à La Force (Dordogne)
et le 6 juin 2010 par le Synode général de l’Eglise évangélique luthérienne de France, réuni à Montbéliard (Doubs).
Un texte à diffuser