Émeutes dans ma tête

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C'est vrai
Mon cœur se serre
De voir mon pays s'embraser
Des bibliothèques brûlées
Des écoles dévastées
Des magasins pillés

C'est vrai
La kermesse de mon gamin n'est pas annulée
Ma voiture n'a pas brûlé
Ma ville n'est pas menacée
Mes trains roulent

C'est facile de ne pas me plaindre. 

C'est vrai
Les destructions sont absurdes
Et ne changent rien
Je sais qu'elles n'améliorent rien. 
Je ne crois pas qu'elles empirent grand chose. 
Mais
Un jeune a été tué par ceux qui ont fait serment de défendre l'ordre. 
Au nom de quelle haine, de quelle peur, de quelle ivresse de puissance ou d'impunité ? 
Je ne crois plus au bavures, aux cas isolés.
Je vois un pays malade de violence et qui refuse de changer. 
Je refuse que l'incendie me fasse oublier l'allumette, je refuse que l'allumette cache le baril de poudre.

Et moi qui parle trop facilement, je voudrais surtout qu'on donne des mots à ceux qui n'en ont plus. 

Que ceux que les émeutes inquiètent, dérangent, énervent me pardonnent mais ce soir, ma pensée, ma prière, mes mots en vrac, vont vers ceux qui n'appellent pas au calme mais qui, loin de mon confort et du buzz, agissent pour la paix, celle qui embrasse la justice...