31 Octobre 2005
Aujourd’hui, première célébration d’incinération. Eh oui, je suis devenu pasteur de ville… Alors c’est très bien réglé, bien organisé… Peut-être un peu trop même. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser au premier épisode de 6 feet under avec ses enterrements à l’américaine où l’image de la mort est complètement lissée, asseptisée. Encore heureux, on n’en est pas encore à amener les gens qui pleurent dans une salle à part. Jusqu’ici, j’étais plutôt favorable à l’incinération mais à présent j’avoue préférer le caractère plus physique, plus charnel de l’enterrement. Au moins, la mort n’y est pas vue seulement comme un passage, une porte mais aussi comme un déchirement pour ceux qui restent aussi concrètes. Le tas de terre à côté de la tombe, l’effort physique des responsables de la descente du cercueil dans la tombe, tout cela vient dire la réalité douloureuse, intenable de la mort, et je pense que c’est important…
Dans le même ordre d’idée, si je me rallie complètement à l’explication théologique de nos services d’action de grâce sans cercueil : le service funèbre protestant n’est pas un viatique pour le défunt mais un service d’accompagnement pour ceux qui sont dans le deuil, je me demande quand même si finalement le cercueil dans le temple ne pourrait pas être lu aussi comme un rappel de la réalité de la mort et du coup, s’avérer souhaitable dans une société qui occulte de plus en plus la mort. Après tout croire en la résurrection, ce n’est pas nier la mort, bien au contraire…
Bon, mais peut-être que je me trompe complètement en voyant tout cela de l’extérieur mais quand même vouloir tout aseptiser, tout masquer de la mort, est-ce vraiment aider les familles à faire leur deuil ?
Pasteur de l'Eglise Réformée de France, amateur de jeux de société, de cinéma, de longues discussions
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