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Les monstres et le péché (5) : Le géant

femme-50pied-aff.jpgOn retrouve certaines figures monstrueuses dans toutes les cultures. Et si ces "monstres" n'étaient rien d'autre que l'expression, à travers des mythes, de la part sombre de l'humain, cette part que la Bible appelle le péché ?
Il en manquait un à ma galerie de monstres (inaugurée ici) : le géant. Pas forcément humanoïde d’ailleurs. En effet, à travers les âges et les cultures, des titans à Godzilla, les créatures gigantesques hantent les légendes humaines, évoquant, a priori, la peur de l’homme face à la puissance de la nature.
En effet, si le loup-garou nous renvoyait à notre propre animalité, le géant nous renvoie l’image d’une nature qui nous paraît extérieure, terrifiante parce qu’hostile et incontrôlable.
Il est d’ailleurs intéressant de voir que la place du géant dans nos légendes évolue en même temps que notre rapport à la nature.
Au départ, la créature gigantesque est force brute que l’homme ne peut vaincre que par son intelligence ou sa piété. D’ailleurs, plutôt que de victoire, on devrait parler de fuite : Ulysse échappe à Polyphème, Charybde et Scylla, il ne les détruit pas. De même, le vaillant petit tailleurs impressionne son premier géant mais ne le supprime pas.
Nos géants modernes, quant à eux sont souvent créés (Them !), réveillés, (Godzilla) ou libérés (King Kong) par l’homme. Après la peur de la nature sauvage, nous affrontons la peur de la nature déréglées par nos comportements. Mais finalement, c’est toujours la même peur qui s’exprime : ce n’est pas tant le gigantisme de Polyphème ou de King Kong qui nous terrfie mais notre propre nanisme.
Or, nous pourrons développer notre intelligence, notre technologie, notre puissance autant que nous voudrons, nous pourrons terrasser tous les titans qui se dresseront devant nous, nous trouverons toujours plus grand, plus fort que nous. Nous nous sentirons toujours trop petit, trop faibles…
Ici, contrairement aux autres figures de cette série, le monstre n’est pas l’expression de notre péché, mais c’est la peur devant monstre qui est péché. Ce n’est pas en surmontant nos faiblesses que nous échapperons à la peur mais c’est en les assumant.  Or, puis-je vraiment accepter ma faiblesse (qui est aussi de ne pas savoir assumer ma faiblesse), si je ne me sens pas d’abord accepté dans ma petitesse ?

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À propos
Eric George

Pasteur de l'Eglise Réformée de France, amateur de jeux de société, de cinéma, de longues discussions
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M
Ca m'étonne, pour ta petite théologie pas très sérieuse, que tu ne cites pas David et Goliath :o)
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E
Oui, c'est un oubli d'autant moins pardonnable que c'est une bonne illustration de l'article. David est sans peur face à Goliath car il sait que sa force ne lui vient ni de son équippement (voir la fronde comme une ruse est le pire cntre sens que l'on puisse faire) ni de son intelligence mais seulement de l'Eternel