10 Janvier 2006
Une armoire s'ouvre sur un autre monde peuplé de faunes, de centaures, d'animaux qui parlent. C'est clair, voguant sur le succès du Seigneur des anneaux et de Harry Potter, les studio Disney nous livrent l'adaptation cinématographique d'un récit de fantasy pour enfants. L'intrigue est convenue, les images sont sages : apparemment rien de plus qu'un beau film pour enfant.
Mais voilà que d'un seul coup, on verse dans le discours théologique, on assiste à une véritable relecture du récit de la passion, du jardin de Gethsémani jusqu'à la résurrection. Le juste se sacrifie pour racheter au prix de son sang la vie du coupable. Passion, montée au calvaire, moquerie de la foule, mort, tombeau vide, tout y est, dans un discours théologique de la croix ultra classique (un peu trop classique pour moi, d’ailleurs, qui ai toujours été mal à l’aise avec la notion de rachat (rachat à qui ?). Bref, plutôt que d’un sous texte chrétien, c’est quasiment de catéchisme qu’il faudrait parler ici…
Je n’ai pas été vraiment surpris : mon collègue évangélique à Évreux m’en avait parlé et même s’il ne l’avait pas fait, à la lecture du premier épisode (le premier dans la chronologie de la saga mais il fut en fait écrit après celui dont est tiré le film, plus d’explications ici), j’avais déjà été assez impressionné par les allusions très directes au récit de la création du monde (responsabilité de l’homme dans le monde, fruit défendu…). C’est assez réjouissant de voir qu’il est possible, à travers l’imaginaire féerique, de porter le message chrétien. Reste que Narnia (tant le roman que le film, à mon avis) n’est qu’un pâle reflet du Seigneur des anneaux, dans lequel le christianisme est tout aussi sous jacent quoique de manière plus subtile, mais c’est une autre histoire…
Pasteur de l'Eglise Réformée de France, amateur de jeux de société, de cinéma, de longues discussions
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