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Azur et Asmar

Les vacances de la Réformation sont un bon moment pour amener les enfants au cinéma. Pour nous rattraper des calamiteux Rebelles de la forêt (on devrait interdire les bandes annonces meilleures que les films (et je devrais me fier aux critiques plus qu'au bande annonce, je sais...)). Après Les rebelles de la forêt, ecrivais-je, nous sommes allé voir Azur et Asmar.
Michel Ocelot, l'auteur de Kirikou et de Princes et princesse, nous raconte ici une très jolie fable à la gloire du metissage et de l'ouverture. Frères de lait, Azur l'occidental et Asmar, le moyen-oriental, vont être séparés par leurs cultures respectives et réunis par leur quête de la fée des djinns.
Si les choix graphiques me paraissent parfois moins heureux que ceux de Kirikou, je veux en revanche saluer un parti pris plutôt audacieux, celui de montrer que les différences de langues ne sont pas forcément un obstacle à l'ouverture, en effet le dessin animé est en français, en arabe et en lion sans aucun sous-titres ni doublage. Et non seulement cette multiplicité de langues participe pleinement à la portée du récit, mais auprès des jeunes spectateurs, ça passe comme une lettre à la poste. Chez nous, cela a surpris et un peu dérangé Madian (11 ans), Amos (9 ans) s'en est aperçu mais n'a pas trouvé cela gênant, quant à Yaël (presque 6 ans), c'est à peine si elle s'en est rendu compte et elle a vraiment eu l'impression de tout comprendre (une réflexion intéressante sur le langage, on ?)
Éloge du métissage, Azur et Asmar offre de nombreuses pistes de réflexion sur les prejugés, les superstitions et leurs conséquences (les 2 racistes de l'histoire ont subi le rejet) sur l'aveuglement quand il est refus de voir et replis sur soi. Le tout avec beaucoup de finesse et d'humour "Pff ! Ils n'ont même pas de cassoulet."
Du coup, les relectures théologiques possibles sont nombreuses, la cécité choisie, la réconciliation entre frères, le sacrifice... Bref, pas mal de voies évidentes.
Du coup, je vais en suivre une autre. Dans le film, la sagesse a 2 visages féminins : celui d'une matronne avisée (Jenane) et celui d'une fillette facétieuse (la princesse Chamsous Sabah ). Deux visages de la sagesse que l'on retrouve dans le livre des proverbes
La matronne qui a pignon sur rue

La Sagesse a bâti sa maison, elle a taillé ses sept colonnes. Elle a égorgé une bête, préparé son vin et dressé sa table.Elle a envoyé ses servantes, elle crie sur les points culminants des hauteurs de la ville (Proverbes IX, 1 à 3)

La fillette joueuse

Lorsqu’il installa le ciel, j’étais là ; lorsqu’il traça un horizon sur l’abîme,
lorsqu’il fixa les nuages en haut et que les sources de l’abîme jaillirent avec force, lorsqu’il assigna à la mer ses limites, pour que les eaux n’en passent pas les bords, lorsqu’il traça les fondations de la terre, j’étais à ses côtés comme un maître d’œuvre, je faisais jour après jour ses délices, jouant devant lui en tout temps, jouant avec le monde, avec sa terre, et trouvant mes délices parmi les humains (Proverbes VIII, 27 à 31)

(et j'avoue aimer tout particulièrement cette sagesse enfantine et un peu folle)

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À propos
Eric George

Pasteur de l'Eglise Réformée de France, amateur de jeux de société, de cinéma, de longues discussions
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