4 Décembre 2006
Enfant, je rêvais d'avoir le jeu "Qui est-ce ?", vous savez "Est ce qu'il a les yeux bleus ?" "oui/non" et en fonction de la réponse, disparaissent dans un tchick tchick tchick du meilleur effet, tous les visages ne correspondant pas au critère indiqué. Le matériel me paraissait très moderne avec ces nombreux volets à rabattre (tchick tchick tchick). Et puis ce simili interrogatoire policier avec le visage d'un suspect à identifier par élimination me plaisait beaucoup. Aujourd'hui, ce sont mes enfants qui y jouent ensemble avec apparemment beaucoup de plaisir (quant à moi, ma fascination pour ce jeu s'est émoussée et, avec eux, je préfère jouer à autre chose)
Mais, il y a, dans les volets qui se rabattent (tchick tchick tchick) de "Qui est-ce?", quelque chose de la théologie négative. En effet celle-ci vise moins à dire qui est Dieu que qui il n'est pas, moins à définir Dieu qu'à briser de fausses représentations. J'ai souvent exprimé ici ma méfiance vis à vis du dogme, c'est pourquoi je crois que le rôle de la théologie est de faire tomber (comme au Qui est-ce ?) des images de Dieu, des idôles dons plutôt qu'en dresser de nouvelles. Après tout la Bible nous parle de l'action de Dieu plus que de ces attributs.
Bien sûr, la comparaison avec le jeu s'arrête là. Il ne s'agit pas, par élimination, de trouver le bon portrait de Dieu. Mais seulement, par notre questionnement, de faire reculer notre religiosité naturelle pour laisser place à une relation vraie avec un Dieu non "taillé de mains d'homme".
Pasteur de l'Eglise Réformée de France, amateur de jeux de société, de cinéma, de longues discussions
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