18 Mars 2007
Prédication du dimanche 18 mars
Culte des familles.
Franchement le patron, il exagère. Voilà que monsieur Abraham a décidé de marier son fils unique, Isaac. Jusque là, c’est plutôt une bonne nouvelle : on va faire une fête à tout casser ! huit jour de noce ! Super
Sauf que c’est pas si simple ! Parce que Isaac ne peut pas épouser une fille du pays de Canaan… Hé non ! Il faut qu’il se marie avec une fille du clan de son père, c’est la tradition. Et Abraham, il vient d’Haran, 500 kilomètres à vol de chameau. Bon, donc il va falloir qu’Isaac fasse le voyage jusque là-bas pour se trouver une femme. Donc il va falloir attendre qu’il soit revenu pour faire la fête…
Sauf que c’est pas si simple ! Parce que comme dit Abraham : « Tu comprends, Dieu nous a ordonné de venir ici, c’est pas pour rien, donc il n’est pas question que mon fils retourne là bas…
Ben voyons ! Il a bon dos, Dieu.
Et donc, qui va devoir faire le trajet jusqu’à Haran (plus de 500km à vol de chameau) pour aller demander à une fille d’épouser un gars qu’elle n’a jamais vu ? Eh oui, c’est bibi !
Ceci dit, le patron s’est montré grand prince : il m’a dit « Si tu ne trouves personnes, si aucune fille ne veut t’accompagner, tu es libéré de ta promesse »
Là, je me suis méfié : autant de largesse d’esprit alors qu’il voulait absolument marier son fils : ça cachait sûrement quelque chose.
J’avais raison. Ca cachait quelque chose, ou plutôt, ça cachait quelqu’un ; Quelqu’un qui est toujours là même quand on ne le sait pas ! Quelqu’un qui s’arrange toujours pour que les choses tournent selon ses projets ! Vous voyez qui je veux dire ?
Oui, Dieu justement !
Et pourtant, j’avais trouvé la combine idéale. Je m’étais arrangé avec Dieu. Une fois arrivé à Haran, je me suis assis à côté d’un puit et j’ai dit à Dieu : « Voilà ce qu’on va faire, la fille à qui je demanderai à boire et qui me donnera à boire et qui donnera aussi à boire à mes chameaux, ce sera elle. »
Vous saisissez l’astuce ? Comme, faut bien dire ce qui est, je suis un croulant et qu’aujourd’hui, il n’y a plus de jeunesse, que les jeunes n’ont plus aucun respect pour les vieux, aucune chance pour que je trouve quelqu’un. Aucune chance pour qu’une jeune femme réponde ainsi à ma demande. Donc je serais libéré de ma promesse et je n’aurais pas à faire le voyage retour. Je pourrais rester tranquillement au pays de mes ancêtres… Enfin c’est ce que je pensais. Mais j’avais à peine fini de poser mes conditions à Dieu qu’une jeune fille est arrivé au bord de puit. Et là, je dois dire que si j’avait eu 40 ans de moins… parce que franchement, elle était splendide!
Bon, je me ressaisis, je rentre ma langue qui pends, ,je ferme ma bouche, j’essuie la bave à mes lèvres et je lui demande à boire. Et là, vous savez ce qu’elle me répond : Bois, bois jusqu’à plus soif et quand tu auras fini de boire, je donnerai aussi à boire à tes chameaux.
C’était elle ! Et moi qui pensais que c’était impossible ! D’ailleurs je ne sais pas si vous avez remarqué, mais c’est une habitude chez Dieu : on lui demande un petit truc, rien qui sorte de l’extraordinaire : « fais que je retrouve mes clefs, fais qu’il fasse beau demain, ou que mon prof soit absent ». Rien, silence radio. En revanche quand on ne veut surtout pas qu’Il vienne se mêler de nos projets, quand il n’y a pas une chance sur 1000 que tout se passe comme prévu, alors là, Le voilà qui chamboule toutes les probabilités…
Enfin, je me suis dit : « J’ai encore une chance de pouvoir rester là, maintenant, il faut que la famille accepte qu’elle parte ». Parce qu’à l’époque, les filles pouvaient pas faire comme ça ce dont elles avaient envies, c’était le bon temps…
Donc, on est allé demandé à sa famille. Et vous savez ce qu’ils m’ont répondu ? Ben, ils ont dit accepté tout de suite. Ils ont dit : « Cette histoire, c’est Dieu qui l’a voulu, donc nous, on n’a rien à dire. » Et puis, il m’ont dit : dans une dizaine de jour, elle partira avec toi.
Alors là, j’ai dit « Non ! Je dois partir tout de suite »
Vous comprenez, c’était ma dernière chance : peut-être qu’en les bousculant comme ça, en mettant autant de conditions, ils allaient s’énerver et m’envoyer promener…
Alors, ils ont dit : « demandons à Rébecca »
Et ils lui ont demandé : « Es tu prête à partir tout de suite avec cet homme ? »
Et elle a répondu « Oui »
Alors, je l’ai ramenée avec moi en Canaan. Vous savez, plus de 500 km à vol de chameau…
Et un jour, alors qu’on se rapprochait du campement d’Abraham, elle est venue me trouver toute excitée en disant : Il y a un homme qui vient à notre rencontre, il faut que je sache qui c’est…
Croyez moi, mais j’ai tout de suite compris ce qui se passait : à mon âge, on en a vu des coups de foudre, des filles amoureuses...
C’était bien ma veine : tout ce voyage pour que juste à l’arrivée, elle tombe amoureuse d’un autre…
Alors je suis sorti, pour voir la tête qu’il avait ce briseur de ménage !
Et j’ai vu l’homme qui s’avançait vers nous et je l’ai reconnu. Alors je me suis tourné vers Rébecca et je lui dit : Cet home qui vient, c’est mon maître, c’est Isaac, ton mari !
Alors elle s’est élancée vers lui, et là, j’ai bien vu que ces deux là, Dieu les avait unis.
Et croyez-moi, même pour un vieux râleur comme moi, c’est beau une histoire d’amour qui finit bien
Parce que Rébecca et Isaac se sont mariés, ils ont vécus une vie de couple ordinaire et ils ont eu deux enfants et à ces enfants, il leur en est arrivé des choses mais ça, c’est une autre histoire…
Inspiré, pas si librement que ça de Genèse XXIV
Pasteur de l'Eglise Réformée de France, amateur de jeux de société, de cinéma, de longues discussions
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