25 Octobre 2018
Une méditation sur Luc 12, 49-53
Non pas la paix mais la division
Comme elle nous conduit loin du gentil Jésus cette parole
Comme elle nous gêne et nous blesse
Comme nous voudrions l’écarter de nos Bibles
Et pourtant
Comme son souvenir a dû être consolant pour les disciples après l’horreur de la croix
Comme son souvenir a dû être réconfortant lors de la séparation d’avec le judaïsme
Lors des persécutions aussi
Comme il devrait nous rassurer quand nous voyons à quel point
Nous avons du mal à vivre l’Evangile au quotidien dans notre monde
La croix et la résurrection paraissent folles aux yeux du monde
Toutes ces tragédies, ces difficultés ne sont pas uniquement le signe de notre indignité, de notre incapacité
C’est aussi la nature même de l’Evangile d’être une contradiction, un point de rupture, un facteur de division et de désaccord.
Non pas la paix mais la division
Cette parole nous oblige aussi à nous interroger sur ce que nous appelons la paix
Est-ce la Pax Romana, l’uniformisation du monde sous la domination d’un empereur, d’une culture ou d’un marché ? Mais Jésus nous refuse cette paix achetée par la force et la domination
Est-ce la tranquillité d’esprit de ceux qui sont « en règle » avec Dieu, parce qu’ils ont suivi les bons rituels, qui ont pratiqué les bonnes œuvres ? Mais Jésus nous refuse cette paix de la conscience tranquille
La paix que Jésus nous donne n’a rien à voir avec celle que donne le monde, elle n’est ni quiétude, ni sérénité, c’est la paix inquiète et ardente des enfants qui brûlent de la présence de leur Père. C’est la paix inquiète et ardente de celles et ceux qui s’engagent dans l’amour. C’est la paix inquiète et ardente de la foi qui nous fait posséder ce que nos yeux ni nos intelligences ne peuvent même entrevoir.
Photo by Samuel Zeller on Unsplash
Pasteur de l'Eglise Réformée de France, amateur de jeux de société, de cinéma, de longues discussions
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