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La nuit au musée

Pendant les vacances, j’amène les enfants au cinéma (maintenant que j’en ai, je ne suis plus obligé de débaucher des petites cousines pour continuer à aller voir les films pour lesquels ma grand-mère nous accompagnait…) Cette semaine, donc, Le petit monde de Charlotte pour Yaël et La nuit au musée pour les garçons…
Sur Le petit monde de Charlotte, je n’ai pas grand chose à dire : c’est une vision « cucul-la-praline » du message profondément subversif de la grâce : l’amour offert sans raison peut bouleverser les choses. Mais comme c’est un film pour enfant, les difficultés inhérentes à ce message ont été gommées (la vilaine araignée est très gentille et tout marche très bien du premier coup) et le résultat est plutôt lisse et ennuyeux (et le cochon joue beaucoup moins bien que dans Babe
La nuit au musée en revanche, m’a vraiment choqué. Le concept est pourtant un vieux rêve de gosse : les statues d’un musée prennent vie la nuit tombée. Le film est assez sympa : Ben Stiller cabotine moins que je ne m’y attendais, certaines scènes sont plutôt drôles (dans le genre humour scato, hein !). L’intention est bonne : envoyons les gens au musée (et tant qu’à faire apprenons à rêver aux enfants… Bref, sur le plan cinématographique, j’ai été plutôt agréablement surpris… En revanche, le film est porteur d’un message que je trouve tout à fait nauséabond : pour retrouver l’amour de son fils, Larry, doit se montrer supérieur au nouveau compagnon de  son ex-épouse… Et c’est en maîtrisant le chaos du musée animé qu’il y parviendra. Le message est clair : l’amour filial ça se mérite !
Eh bien non seulement je reste persuadé que c’est faux mais je trouve ça très triste comme vision du monde. L’amour familial est bien souvent à mes yeux, un des meilleurs exemples de la grâce. C’est gratuitement, sans le mériter, que je suis aimé. Si je me réjouis des succès de mes enfants, leurs échecs n’écornent pas l’amour que j’ai pour eux. Et malgré la profonde admiration que j’ai pour mes parents, ce n’est pas cette admiration qui me conduit à les aimer, mais plutôt l’inverse, mon admiration pour eux vient au moins autant de mon amour pour eux que de leurs mérites réels (euh, papa et maman, si vous lisez ça je vous assure que ça reste un compliment, hein...)… Et je me fiche de savoir si j’ai mérité leur amour, ce que je sais, ce qui m’importe, c’est que je l’ai reçu.
J’imagine sans peine qu’il puisse y a voir rivalité entre le père et le beau-père. Mais tant qu’à mettre une morale dans un film (il semble que ce soit encore plus inévitable quand le film s’adresse à des enfants qu’à des adultes), j’aurais préféré que le message vienne nous rappeler que l’amour n’a rien à voir avec le mérite et qu’aimer l’un n’empêche pas d’aimer l’autre…
Je dois être un peu cucul-la-praline moi aussi…

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À propos
Eric George

Pasteur de l'Eglise Réformée de France, amateur de jeux de société, de cinéma, de longues discussions
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L
"[...]j’aurais préféré que le message vienne nous rappeler que l’amour n’a rien à voir avec le mérite et qu’aimer l’un n’empêche pas d’aimer l’autre"Très franchement, moi c'est ce que j'y ai vu. Je n'ai vu à aucun moment le fils ne plus aimer son père. La seule chose qui le dérangeait (d'après moi) c'était que son père se dévaluait tout seul et se rendait ridicule auprès des autres (changements de boulot, incapacité à aller jusqu'au bout, etc.).Je n'ai pas vu un père qui cherchait à se faire aimer (le fils le suit toujours, même lorsque ça parait fou). Mais bien un fils qui montrait à son père le chemin vers une vraie vie, en dehors de tous ses fantasmes...Oui, j'ai eu l'impression que le fils était bien plus mature au début du film.
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