Protestants en frères. Qu'as tu fait de ta fête

Du 27 au 29 octobre, des Eglises et mouvements de la Fédération Protestante de France se réunissaient à Strasbourg pour fêter les 500 ans de la Réforme. Pour fêter les 500 de la Réforme ? Oui, un peu mais surtout pour redécouvrir la fraternité autour de cette question : Qu’as-tu fait de ton frère…
En quelques mots, ce que j’ai fait de ma fête…

« Qui est mon frère ou ma sœur ? 
Mes parents ont eu d’autres enfants que moi, ce sont mes frères et mes sœurs biologiques
Je vis dans une communauté dans laquelle je suis entourée par des sœurs (…)
Je suis chrétienne, comme d’autres chrétiens, j’appelle Dieu « mon Père » et j’ai des frères et des sœurs en Christ
Enfin, je suis humaine et j’ai des frères et sœurs en humanité. »

Cette introduction au temps d’étude biblique des diaconesses me donne l’éclairage pour Protestants en fête.
Mes parents ont eu d’autres enfants…

J’ai été adopté par la famille protestante depuis suffisamment longtemps pour me sentir assez à l’aise dans ces « cousinades », pour venir à Strasbourg dans l’espoir de retrouver du monde, de parler en vrai à des contacts Facebook, pour goûter au plaisir de tomber sur des visages connus au hasard de nos déambulations strasbourgeoises… Et, pourquoi bouder le plaisir de cette fraternité-là qui nous fait identifier comme « cher » quelqu’un avec qui nous n’avons pas particulièrement d’affinité ?

Je vis dans une communauté

Et puis, de villages de toile en églises ouvertes, d’expositions en conférences, les reflets de la vie des Eglises sont nombreux. Je pioche des idées, je relève des noms et des titres et, si je m’agace de ses querelles intestines, je me réjouis, bien sûr de la créativité, de l’inventivité et de l’engagement de ce protestantisme qui est ma famille confessionnelle…

J’ai des frères et sœurs en Christ.
Mais cette vie, cette créativité, cet engagement ne viennent pas de Luther, leur source a un peu plus de 500 ans et alimente bien d’autre chrétiens. L’Evangile était à l’honneur à Strasbourg le week-end dernier, il s’incarnait dans les différents stands, dans les différents espaces spirituels, intellectuels ou artistiques. Et c’est bien cette fraternité en Jésus Christ qui nous appelait à vivre une fraternité à l’échelle de l’humanité. C’est cette fraternité en Christ qui conduit les chrétiens (protestants ou pas) à se soucier des plus fragiles, des plus rejetés, à se soucier de la planète, à recevoir l’unité comme une mission.
De prime abord, j’aurais mis la fraternité en Christ au sommet de cette pyramide de fraternités, c’eut été oublier que la fraternité de Jésus Christ ne peut se vivre que dans la fraternité avec l’humanité.

J’ai des frères et sœurs en humanité.