4 Septembre 2009
"Maman, les hélicos qui sont en l'air ont-ils des ailes ?"
Au musée du Bourget, un panneau de la salle des hélicoptères attire mon attention. Pendant longtemps, on a cru que ce qui permettait aux avions et aux hélicoptères de voler, c'était que leurs ailes et leurs pales étaient bombées. Du coup l'air passant au dessus va plus vite que l'air passant en dessous (il parcourt plus de chemin en moins de temps) et donc il exerçait moins de pression que celui passant en dessous. Une explication tirée du théorème de Bernouilli. Logique... Sauf que non, on sait aujourd'hui que c'est parce que leurs ailes et leurs pales sont inclinées vers le bas que volent avions et hélicos.
J'aime bien ce genre d'anecdotes parce qu'elles viennent casser l'image idéalisée et si répandue du tandem
"science et technique" selon laquelle l'homme observe la nature, puis la comprend et enfin la reproduit. En fait, l'homme observe la nature, en tâtonnant, au prix d'un certains nombres de crash,
finit par arriver à la copier. Enfin, parfois, il parvient à comprendre pourquoi ça marche comme ça. (L'aspect tâtonnement est d'ailleurs très bien rendue dans la salle des premières machines
volantes)
Bien sûr, pendant ce temps, volent les avions et tournent les hélicos, mais ce genre d'accroc devrait nous conduire à garder un peu d'esprit critique sur deux idoles des temps modernes.
(P.S) En recherchant le nom du théorème, je m'aperçois que la discussion entre partisans de Bernouilli et
partisans de Newton reste ouverte, cela ne change rien à l'essentiel de cette note, bien au contraire...
Pasteur de l'Eglise Réformée de France, amateur de jeux de société, de cinéma, de longues discussions
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