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La Cène au féminin

Bonne nouvelle : la cour de cassation vient d'annuler la décision qui interdisait l'affiche représentant la Cène de Vinci en inversant le sexe des personnages.
C'est une bonne nouvelle d'abord parce qu'estimer "injurieux" le fait de représenter Jésus et les apôtres sous des traits féminins me paraît assez révélateur d'un grave problème avec les femmes. C'est vrai que Jésus était un homme, mais bon, Dieu s'incarnant, il y avait 50% de chance qu'il soit homme...
Une bonne nouvelle surtout parce que je vois d'un très mauvais oeil toute initiative allant vers l'instauration d'une interdiction de blasphème. D'une part le blasphème a souvent été l'arme des prophètes pour pourfendre la religiosité, d'autre part, il faudrait que la loi se mêle de théologie et ce serait un véritable casse-tête. Petit rappel :pour les juifs et les musulmans (qui sont au bénéfice de la laïcité autant que les chrétiens) il est blasphématoire de dire que Dieu s'est fait homme. A quand une plainte contre les chrétiens ? Décidément si je ne pense pas qu'il soit toujours bon de tout dire et que la liberté d'expression autorise toutes les provocation, je reste convaincu que ces limites doivent rester le plus possible de l'ordre de la responsabilité de chacun.
Une bonne nouvelle enfin car si la publicité devait renoncer à utiliser le champs artistico-religieux : ça mettrait des corréligionaires dans l'embarras. En effet, plutôt que de poussr des cris d'orfraie et de brandir le glaive de la censure, dans Dieu et la pub, Jérôme Cottin et Rémi Walbaum préfèrent utiliser l'image de Dieu à travers la publicité comme base de réflexion et de débat. Je suis bien certain que cette affiche et sa lecture auraient beaucoup d'intérêt dans un Dieu et la pub 2.
 

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À propos
Eric George

Pasteur de l'Eglise Réformée de France, amateur de jeux de société, de cinéma, de longues discussions
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A
Je suis quand même agacé de voir la publicité récupérer des thèmes, des images qui font avant tout partie de notre patrimoine collectif, dans un but très précis, faire vendre. <br /> Dans ce domaine, les publicitaires ne respectent rien. Dans cette image, le but est clairement de retenir l'attention en détournant un symbole collectif. Plus que l'aspect religieux ou pas du symbole, c'est cette utilisation bassement mercantile de notre "imaginaire coillectif" qui m'agace au plus haut point.
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E
Là, je crois que c'est le problème de la publicité en général et peut-être aussi celui d'une société fortement "christianisée" où les symboles chrétiens sont justement complètement passé dans l'espace public sans tenir compte de leur signification. C'est un des intérêts du livre de Cottin-Walbaum : montrer quelles sont les images de Dieu  plus ou moins consciemment présentes dans les esprits. Pour moi c'est important car ces images de Dieu sont très souvent de véritables obstacles à l'évangélisation.Par ailleurs on trouve sur le site d'Eolas (en lien sur la page d'Agoravox) une réflexion intéressante : la décision a été annulée mais les frais d'avocat restent à la charge de l'agence de publicité ce qui peut être interprété comme la marque d'une désapprobation de principe sur le détournement de l'imagerie religieuse à des fins publicitaires. Un des commentaires a une formule que j'aime bien : le "blasphème" (le mot est inapproprié à mon avis, disons le détournement d'imagerie religieuse) est permis mais il coûte quelque chose et cela limite les risque de dérives dans les deux sens...