Twin Peaks : Fire walk with me

Un an après la fin de la deuxième saison de Twin Peaks, David Lynch nous ramenait à Twin peaks, cette fois, par le biais du cinéma. Et nous découvrions les derniers jours de Laura Palmer.

A l’époque, l’accueil fut mitigé et je faisais partie des déçus. A l’occasion d’une rediffusion au cinéma, je redécouvre le film et je reviens sur mon jugement.

C’est vrai que je n’ai pas retrouvé l’accueillante petite bourgade de Twin Peaks. Et pour cause, presque tous les personnages auxquels je m’étais attaché avaient disparus. Exit le sheriff Truman, Andy et Lucy, le major Briggs, Audrey Horne, Ed… La seule résidente positive présente dans Fire walk with me c’est Dona Hayworth et elle n’est pas incarnée par la même actrice… (oui bon et l’insipide et insupportable bellâtre James, mais quiconque veut y voir un personnage positif devrait écouter « You and I » en boucle pendant une heure)

Du coup, nous découvrons un Twin Peaks beaucoup plus âpre, un Twin Peaks dans lequel il ne fait certainement pas bon vivre… Mais en fait, cela fait sens. La série nous faisait suivre l’enquête sur la mort de Laura Palmer et en fait, le film ne nous apprend rien de nouveau : tout étant découvert au fil de la série. Seulement, le film nous montre ce que la série nous racontait. Et cela explique la différence de ton : au cinéma, l’évènement brut, cru, insoutenable et à la télévision, la patine du récit qui adoucit et met à distance.

En ce qui concerne le récit biblique, il me semble plus fécond de rechercher le message plutôt qu’essayer de reconstituer l’évènement raconté, alors cette question de l’adoucissement des faits par le récit n’est pas assez pertinente pour une relecture théologique. Ceci dit, il n’est pas inutile d’aller retrouver le texte biblique « cru », débarrassé du vernis de notre imagerie et de nos souvenirs…