26 Avril 2007
Pour tut vous dire, c'est un visionnage du King-Kong de Peter Jackson qui m'a inspiré ma récente note surle géant. D'ailleurs King-Kong est, je crois, une fable sur la relation entre l'homme est la nature tour à tour effrayante, impossible à maîtriser puis détruite.
Malgré sa fidélité à l’œuvre originale, Peter Jackson ajoute à cette icône cinématographique une idée que j’aime bien. Je ne parle pas bien sur de l'improbable combat contre des tyrannosaures en tombant dans les lianes mais de la rencontre entre Kong et Ann Darrow. Jackson remplace à ce moment l'effeuillage de Faye Wray par un numéro de spectacle burlesque très joliment jouée par Naomi Watts. Je trouve l'idée excellente. Ainsi, l'érotisme classique (la blonde diaphane livrée au désir bestial de la brute velue) laisse place à la poésie et à une vision intéressante de l'humour. En effet l'humour devient ce qui permet la rencontre... Bien sûr, l'humour ne signifie pas ici le sarcasme ou la moquerie mais plutôt la légèreté et la capacité à rire de soi, pas un humour qui agresse mais un humour qui rassemble...
Et cet humour, je le retrouve dans l'Évangile. A travers l'ironie couramment utilisée, le décalage des situation. Et surtout, l'Evangile m'invite à ne pas être une idole à mes propres yeux, à pouvoir prendre du recul par rapport à moi-même. Or rire de soi et faire rire de soi est très souvent l'expression de ce recul. Un recul qui n'est pas renoncement : la comédienne peut dire "Ca suffit !" au grand singe, je peux dire à mon frère qu'il me blesse. Mais parce que je reconnais mon imperfection, parce que j'en suis libre au point d'en rire (Ann offre un spectacle de fragilité et de maladresse à Kong dont on ne pourra qu'admirer la puissance et l'agilité), alors j’ouvre à l’autre un espace de rencontre au-delà de la peur ou de l’affrontement.
Pasteur de l'Eglise Réformée de France, amateur de jeux de société, de cinéma, de longues discussions
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