21 Janvier 2006
On mesure souvent mal les progrès accomplis par l'œcuménisme après les guerres de religions et des siècles d'hostilité plus ou moins larvée. Aujourd'hui, les mariages célébrés de façon oecuménique sont monnaie courante, ainsi que les échanges de chaire, sans même parler des nombreux groupes de partage et d'étude biblique qui réunissent protestants et catholiques. Le rideau de fer qui séparait les membres des deux confessions est tombé. C'est le grand succès de la démarche œcuménique. Et maintenant ?
"Il faut aller plus loin, affirment certains. Il faut effacer les pratiques, les doctrines qui séparent encore nos communautés et arriver enfin à une véritable Église universelle" J'avoue que cet objectif me laisse perplexe : cette Église universelle sera-t-elle de type protestant, de type orthodoxe ou de type romain ? Tout dépend généralement de la sensibilité de celui qui parle (mais cette idée de l'Église universelle qui pourrait se réduire à une institution, quelle qu'elle soit, me paraît très catholicisante)
Faut-il alors considérer que le but est atteint et nous arrêter là sur le chemin œcuménique ? Ce serait nous exposer à voir renaître très vite l'hostilité et le rejet : à l'instar de la liberté de la presse, l'œcuménisme s'use si l'on ne s'en sert pas.
Notre Église Réformée ne fera pas l'impasse sur l’entente interconfessionnelle tout d'abord parce que la fraternité est une manière essentielle de vivre notre foi. Ensuite parce que le dialogue avec l'autre (qu'il soit catholique romain, évangélique ou orthodoxe) nourrit et stimule notre réflexion.
Pasteur de l'Eglise Réformée de France, amateur de jeux de société, de cinéma, de longues discussions
Voir le profil de Eric George sur le portail Overblog