3 Janvier 2007
Drôle de titre pour un livre qui n'a pas grand chose à voir avec le Pentateuque mis à part peut-être le chiffre 5 et le judaïsme. D'ailleurs si celui-ci est omniprésent, n'esperez pas apprendre beaucoup de chose sur la religion juive. Ce n'est pas un roman d'initiation, juste le récit d'une vie emportée comme tant d'autres au fil de l'histoire. L'histoire d'Isaac Blumenfield, balloté entre l'Autriche-Hongrie, la Pologne, le IIIeme Reich allemand et l'Union Soviétique n'a malheureusement rien d'original. Mais si le thème est classique, son traitement l'est moins, le Pentateuque est une anthologie d'humour juif, un recueil d'histoires drôles. Le roman d'Angel Wagenstein est donc empreint de cet humour si typique, véritable politesse du désespoir devant la tragique absurdité de l'histoire et de la vie.
En lisant ce roman, je me suis d'ailleurs fait la réflexion qu'il n'y a pas, à ma connaissance, d'humour chrétien. Sans doute parce que le christianisme est culturellement plus cosmopolite. Mais peut-être aussi à cause de ce que Ellul appelle la subversion du christianisme. En effet, d'ironie en jeu de mot en passant par l'absurde, le Nouveau Testament est plein d'humour. Un humour qui permet de prendre de la distance de ce monde sans perdre sa lucidité ni sans cesser de l'aimer. Un humour qui a disparu avec la transformation du christanisme en morale et sa complicité avec les autorités politiques. L'humour est toujours une forme de critique. Qu'avons-nous fait de l'humour évangélique ?
A. Wagenstein. Le Pentateuque ou les 5 livres d'Isaac. 10/18
Pasteur de l'Eglise Réformée de France, amateur de jeux de société, de cinéma, de longues discussions
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